Incrimination Le gouvernement philippin accuse le MNLF de tisser des liens avec l'organisation islamiste Abou Sayyaf, groupe terroriste spécialisé dans les enlèvements. L?armée philippine a encerclé, ce samedi matin, une zone montagneuse de l'île de Jolo, dans le sud des Philippines, où se sont réfugiés, après cinq jours d'affrontements, environ 300 hommes armés, appartenant au Front Moro de libération nationale (MNLF). Ces derniers se sont regroupés dans les montagnes situées non loin de la municipalité de Panamao, dans le sud de Jolo, après l'assaut de leur base par l'armée, a indiqué le général Agustin Dema-Ala. Deux milliers de soldats assiégeaient les rebelles, qui seront vaincus «dans quelques jours», a assuré le général, se disant confiant que l'étau était suffisamment serré pour empêcher tout rebelle de fuir. Pour rappel, les affrontements se sont déclenchés depuis lundi dernier et ont fait plus de soixante morts : 24 soldats et 40 rebelles, selon l'armée. Les violences auraient eu pour origine une attaque lancée par les rebelles contre l'armée en représailles d'opérations militaires dans lesquelles plusieurs civils, dont des enfants, ont été tués. Le général Dema-Ala a précisé que la femme et deux enfants d'un commandant du MNLF ont été tués dans des échanges de feu le 1er février. Les autorités ont également avancé que les rebelles veulent que leur leader, Nur Misuari, actuellement détenu près de Manille, pour une précédente insurrection, soit transféré dans une prison sur l'île de Jolo. Misuari avait fondé le MNLF dans les années 1970, réclamant un Etat musulman indépendant à Mindanao, île à majorité musulmane située dans le sud des Philippines, pays à majorité catholique. Une faction s'était séparée du MNLF en 1978, formant le Front Moro islamique de libération (MILF). Ce dernier a récemment proposé son aide en tant que médiateur dans le conflit. Misuari avait signé un accord de paix en 1996 avec Manille, devenant gouverneur de la région autonome du sud des Philippines, mais, en 2001, il avait été évincé du pouvoir et pris la tête d'une rébellion qui avait été matée dans le sang.