Indifférence - Les habitants n'ont pas cessé de dénoncer la dégradation de leur cadre de vie, avec notamment des routes en piteux état, des canalisations des eaux usées éventrées. Le visiteur qui se rend à la cité Sonelgaz 1 et 2 dans la localité de Gué de Constantine, est vite propulsé dans une réalité dominée par les odeurs nauséabondes provenant des canalisations des eaux usées qui se déversent sur celles d'alimentation en eau potable. Les routes sont dans un état lamentable. Au niveau de ce quartier qui regroupe plus de 400 familles, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. Malgré les différents appels adressés aux autorités locales et aux services concernés, aucune intervention n'a été enregistrée. La situation de cette agglomération empire de jour en jour. Aux eaux usées dégageant des odeurs pestilentielles, s'ajoutent des trous béants laissés par l'entrepreneur en charge d'un chantier qui perdure depuis l'année 1999 et qui ont transformé les rues en de véritables «lacs» qui obstruent aussi bien la circulation des automobilistes que celle des piétons. Actuellement, les eaux de rebut rejetées par les canalisations se déversent carrément dans la rue, puis s'écoulent à ciel ouvert quand elles ne sont pas refoulées à l'intérieur des habitations. «Outre les mauvaises odeurs, qui, malheureusement sont devenues notre lot quotidien, nous sommes exposés aux maladies dermiques et à transmission hydrique. En examinant mon fils, j'ai remarqué que certaines parties de son corps sont couvertes de boutons. J'ai été contraint de ne pas l'envoyer à l'école. Au niveau du centre de santé, on m'a signifié que ces éruptions cutanées proviennent d'un contact avec les eaux usées», déclare un citoyen, dont le logement est situé à proximité d'une conduite d'eau usée éventrée. D'après le président de l'Association de quartier, Smaïn Chellik, «certaines personnes présentent des lésions cutanées sans doute favorisées par la détérioration des conditions d'hygiène de l'environnement. Nous saisissons cette occasion pour lancer un cri de détresse, à travers lequel nous demandons une intervention efficace des élus locaux et des services de l'hydraulique pour mettre fin au feuilleton périlleux des eaux usées guettant les riverains. Nous demandons également la réparation des dégâts causés par l'entrepreneur en charge du chantier et qui nous menace souvent de recourir aux services de la brigade de gendarmerie si nous persistons à vouloir faire valoir nos droits». Certains jeunes menacent de recourir à la fermeture des routes si les services continuent à faire la sourde oreille. «Quand la puanteur atteint le cœur de la cité cela veut dire que la dégradation est à son paroxysme. L'heure est grave. En laissant les choses en l'état, nous allons tout droit à la catastrophe. Nous savons que ces dires et écrits ne vont pas plaire aux professionnels de l'ordre établi et aux adeptes du tout va bien, mais l'amère réalité est là», diront de nombreux citoyens. «Ce fait a été porté à la connaissance même du wali délégué de Bir Mourad Raïs», nous disent également plusieurs citoyens.