Scrutin - Le président sortant a remporté hier l'élection présidentielle américaine face au républicain Mitt Romney, décrochant, à 51 ans, un second mandat historique à la tête de la première puissance mondiale. «Pour les Etats-Unis d'Amérique, le meilleur est encore à venir", a affirmé le président, accueilli par une foule de milliers de personnes en extase à son arrivée sur la scène du palais des congrès "McCormick Place" de Chicago (Illinois, nord), en compagnie de son épouse Michelle et de leurs deux filles. Le président américain, dans un discours enlevé de 25 minutes, a lancé devant des milliers de partisans en liesse qui criaient et l'applaudissaient à tout rompre et qui l'avaient accueilli par de bruyants "Four more years!" ("Quatre ans de plus") : "Nous savons dans nos cœurs que pour les Etats-Unis d'Amérique, le meilleur est encore à venir". Ainsi, le premier président noir des Etats-Unis, porté au pouvoir il y a quatre ans sur des slogans d'"espoir" et de "changement", a réussi à convaincre ses compatriotes qu'il était le mieux qualifié pour les guider pour quatre années supplémentaires, malgré un bilan économique en demi-teinte. Affirmant qu'il reviendrait à la Maison Blanche "plus déterminé et plus inspiré que jamais", Barack Obama a prononcé un discours empruntant à ses thèmes familiers : le rassemblement au delà des frontières partisanes. "Nous ne sommes pas aussi divisés que notre politique veut le faire croire", a-t-il dit. Il a, dés lors, salué la "campagne menée avec ardeur" par son adversaire et s'est dit décidé à travailler avec lui pour "faire avancer le pays". M. Obama a enlevé largement assez d'Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney. Il a remporté l'écrasante majorité de ces Etats disputés, à l'exception de la Caroline du Nord (est). Sa victoire était assurée dès qu'il a empêché M. Romney de rafler l'Ohio (nord), le "Graal" des Etats-clé, selon les estimations des télévisions américaines. Dans un scrutin organisé au suffrage universel indirect, le vainqueur est celui qui remporte 270 voix de "grands électeurs" sur les 538 du collège électoral. M. Obama était assuré d'en avoir gagné au moins 303. Après un an et demi de campagne acharnée, des milliards de dollars dépensés, des dizaines de milliers de kilomètres parcourus et de mains serrées, des dizaines de millions d'Américains s'étaient déplacés pour départager les deux hommes. Jamais, depuis les années 1930, un président des Etats-Unis n'avait été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2%. Un seul démocrate, Bill Clinton, a enchaîné deux mandats pleins à la tête du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.