Désordre n Comme à la veille de chaque consultation populaire en Algérie, les «salisseurs» de murs refont surface. Malgré l'existence de panneaux d'affichage implantés pratiquement dans toutes les communes d'Alger pour garantir la réussite de la campagne électorale, des listes de candidats sont aussi collées sur les murs des immeubles et les portes des magasins, avons-nous constaté au niveau de plusieurs communes de la capitale. «Tout au long de nos routes, et même au niveau des carrefours importants, certaines plaques de signalisation routières sont rendues inopérantes par les affiches de la campagne électorale», témoigne un «taxieur» interwilayas, accosté au niveau de la gare routière du Caroubier. En effet, comme presque partout ailleurs, le dicton : «Fais comme ton voisin où déménage», semble être le leitmotiv des candidats aux prochaines élections municipales. Murs, plaques de signalisation, balises de protection des routes, ponts, sont soumis à un affichage pour le moins sauvage. «Les colleurs d'affiches n'ont épargné aucun mur, envahissant même les façades et les espaces de certaines institutions publiques, comme les banques, les bureaux de poste, les sièges des administrations, les marchés et même les entrées d'immeubles», nous dit également un routier qui venait de revenir d'une mission au sud du pays. Devant cette anarchie, de nombreux leaders et représentants de partis en lice pour le scrutin du 29 novembre prochain, commencent à se plaindre de cet affichage anarchique et de l'occupation des espaces qui leur sont réservés par des formations rivales, comme cela s'est produit sur un des sites d'affichage de la cité des 720-Logements à Gué de Constantine. Les observateurs de la scène politique locale ont soulevé, également, le problème de la confusion entre les listes en lice, du fait du non-respect des espaces réservés à chacune des formations. Les superviseurs des élections au niveau de cette commune ont enregistré des plaintes concernant l'occupation anarchique des espaces d'affichage par des «intrus» et encore cet affichage qui occupe plusieurs devantures des commerces. Sans le moindre doute, comme lors des législatives du 10 mai dernier, les municipalités, ainsi que les services publics, tels que la DTP, vont hériter de toute cette pagaille d'après-fête, ils doivent mettre à contribution leur caisse, leurs moyens matériels et humains pour le grand nettoyage. Même si la tâche ne s'avère pas aisée, à la vue du grattage auquel devront recourir les agents communaux pour en venir à bout, car lors de ces opérations d'affichage, on a pris soin d'appliquer une colle sèche qui doit rendre le papier adhésif. A titre d'exemple, au niveau de Bir Mourad Raïs, au deuxième jour de la campagne électorale, les listes avaient déjà été collées sur les murs alors que les panneaux étaient déjà installés. La commission de contrôle va-t-elle à cet effet sanctionner les partis qui ne respectent pas la réglementation en matière d'affichage ? Les policiers ont-ils reçu des directives pour sanctionner ceux qui collent les affiches sur les murs ?