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Histoires vraies
Le couteau de cuisine (1re partie)
Publié dans Info Soir le 13 - 11 - 2012

Quatre heures du matin, le 6 octobre 1976, dans une grande ville de province. Comme tous les autres jours à la même heure, la cité est endormie. Dans les rues désertes passent quelques rares voitures et, dans les appartements aux volets clos, c'est la paix et le silence.
Du moins, cela c'est l'apparence, car dans l'intimité des habitations, il peut se produire bien des drames...
Henri Baudrier, qui habite avec sa femme un deux-pièces du centre-ville, est debout, en pyjama, près du lit conjugal. Il ruisselle de sueur. Devant lui, son épouse Michèle dort paisiblement. Henri contemple ce corps bien fait, ces longs cheveux blonds étalés sur l'oreiller, puis il se regarde lui-même et il murmure :
— Ce n'est pas possible...
Non, ce n'est pas possible ! Que fait-il debout, au pied du lit, avec un couteau de cuisine à la main ? Normalement il devrait dormir près de Michèle et voilà qu'il vient de se réveiller, le couteau levé au-dessus d'elle... Ce couteau, c'est celui qui sert à découper la viande, il était dans la cuisine. II a donc fallu que, dans son sommeil, il se lève, qu'il aille le chercher. Et tout cela dans l'idée de tuer sa femme ! Mais que se passe t il ? Que lui arrive t-il ?
Dissimulant l'arme sous le lit et prenant soin de ne pas réveiller son épouse, Henri reprend sa place auprès d'elle. A vingt-cinq ans, il est plutôt beau garçon. Il est brun aux yeux bleus ; des yeux qui, en cet instant, reflètent une terreur indicible.
Maintenant il se souvient. Il était en train de faire un rêve et, dans son rêve, il tuait Michèle. Il prenait un couteau et il la frappait au ventre, d'un coup terrible qui la clouait comme un papillon. Que se serait-il passé s'il n'était pas revenu à lui au dernier moment ? La réponse est malheureusement aussi claire qu'horrible : il serait devenu un assassin. Couvrant la respiration régulière de Michèle, Henri murmure :
— Un assassin...
Mais pourquoi tuerait-il Michèle ? Il l'aime et elle l'aime.
Depuis trois ans qu'ils sont mariés, ils n'ont pas eu une seule dispute sérieuse. Ils sont le modèle du couple uni.
Et pourtant, dans cette nuit silencieuse du 6 octobre 1976, Henri est bien obligé de se dire qu'il a failli devenir un assassin, ou plutôt qu'une partie de lui-même a voulu tuer. Il est bien obligé de se dire qu'il y a en lui un monstre incompréhensible et incontrôlable. Accident passager ? Il aimerait y croire, mais il a la certitude que cela se reproduira. Cette nuit, il a été le plus fort. Mais les autres nuits car il y en aura d'autres, que va-t-il se
passer ?
Quelques heures plus tard, Henri est assis, tout tremblant, dans un couloir de l'hôpital psychiatrique central. Il a toujours eu une confiance très modérée dans les psychiatres et il n'aurait jamais pensé qu'il en consulterait un jour. Mais le moyen de faire autrement ? Quand on souffre des dents, on va chez le dentiste, même si on n'a aucune envie de s'y rendre ; quand on est en train de devenir fou, on va à l'hôpital psychiatrique.
Après être sorti de chez lui, ce matin du 6 octobre, Henri s'est arrêté à la première cabine pour téléphoner à son patron qu'il était souffrant et il a pris la direction de l'hôpital. Jamais de sa vie, il n'a été aussi mal à l'aise. Il jette à droite et à gauche des regards furtifs. Certains de ses voisins et voisines ont les yeux fixes et vagues, d'autres sont secoués de tics ou de rires nerveux ; d'autres enfin marmonnent indéfiniment quelque chose qui ressemble à une prière. L'attente dure des heures. II faut dire que le professeur André Descamps est un psychiatre des plus réputés et que sa salle de consultation est très fréquentée. (A suivre...)


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