RéSUMé : Lyès ne parvenait pas à dormir, tout comme Ghania. Au milieu de la nuit, il se leva et se mit à l'interroger. Il voulait savoir, et il était déterminé à avoir des réponses à ses questions… 29eme partie -Lâche-moi ! Ghania se mordit la lèvre pour ne pas crier de douleur lorsqu'il la tira du lit par les cheveux. Elle attrapa la main de Lyès, le suppliant lorsque ses cheveux craquèrent près des tempes et au sommet de la tête. - Je t'en supplie, lâche-moi. Pourquoi me faire souffrir autant ? Tue-moi ! Mais ne me fais pas souffrir ainsi. Lyès la relâcha rapidement tout en approuvant. - Oui, tu as raison. Merci d'y avoir pensé. Ghania marcha à genoux vers lui lorsqu'il se dirigea vers la porte en réalisant qu'il la tuerait sans en avoir pris conscience. - Lyès ! Lyès ! Je t'en prie ! Mais déjà, il avait quitté la chambre à pas feutrés, se rendit à la cuisine d'où il prit un couteau à découper. Ghania le vit revenir. Comme pétrifiée, elle n'avait pas bougé, elle ne pouvait que murmurer : - Je t'en prie, laisse-moi ! Elle écarquilla les yeux lorsque le couteau fut à quelques centimètres d'elle. Lyès, le visage blanc de colère, lui dit fermement : - Le nom du premier ! Sinon tu vas y passer tout de suite ! - C'est… C'est son oncle, avoua Ghania, le corps secoué de tremblements. C'est lui qui m'a gâché la vie. Lyès, sous l'effet de la surprise, jeta le couteau à découper derrière lui. Il tomba à genoux et était maintenant à la hauteur de Ghania qui pleurait, le visage caché par ses mains. - Répète ! Répète Ghania ! - Ton oncle ! Lyès n'en revenait pas. Et pourtant, dans cet aveu, il trouvait plusieurs réponses aux questions que tous, au village, s'étaient posées lorsqu'éclata l'animosité entre Hamou et sa fille. Une Ghania qui n'avait pas hésité à vivre chez son oncle pour se préserver. - Quand Ghania ? Il faut que je sache ! insista-t-il. Je te jure que je ne te ferai rien. Tu n'as plus rien à craindre maintenant. Je serais toujours là pour te protéger. Ghania, raconte-moi tout. La jeune femme s'essuya les yeux, regarda autour d'elle, puis éclata en sanglots. Lyès la prit par les épaules et la tira vers le lit où ils s'adossèrent. Ghania pleurait contre son épaule. - Raconte-moi. Puisque je partagerai ton avenir, pourquoi pas le passé ? Ghania respira un bon coup en relevant la tête. Un court silence suivit, le temps de trouver les mots qui pourront décrire l'horrible moment qu'elle avait vécu. - C'était le jour où mère était partie. Répudiée par ton oncle. J'étais encore au lit. Je... Je dormais quand quelque chose est tombée sur moi. J'ignorais que c'était ton oncle à cet instant. Que pouvais-je faire, moi, petite fille de onze ans, face à sa force. Il… Il m'avait assommée. Ma belle-sœur Nadia avait trouvé des traces de sang et m'avait dit que j'étais une enfant précoce, mûre avant l'âge. Je ne pouvais rien dire de ce qui était arrivé. De mes nouvelles peurs. La seule personne qui me donnait un peu d'assurance était mon oncle. C'est pourquoi j'ai quitté la maison pour ne plus voir. Cet être qui me faisait horreur et honte. À suivre A. K.