Volonté - L'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental est déterminé à réenclencher les négociations entre Sahraouis et Marocains. Christopher Ross a, affirmé hier, lundi, à Madrid que le statu quo relatif au statut final du Sahara occidental était «insoutenable». Il a fait cette déclaration dans la capitale espagnole à l'issue de son entretien avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, et ce, dans le cadre de sa tournée en Afrique du Nord et en Europe entamée le 27 octobre dernier, pour se poursuivre jusqu'au 15 du mois en cours. Pour l'envoyé personnel du chef de l'ONU, «s'il est tentant pour certains d'affirmer qu'il est trop risqué de relancer les efforts de paix et que le statu quo garantit au moins la stabilité, je suis convaincu que cela serait une grave erreur de calcul». M. Ross a, en outre, prévenu que «si la situation est laissée en l'état, les violences pourraient reprendre avec des conséquences tragiques pour le peuple sahraoui». «Le conflit doit être résolu et cela est possible s'il existe une volonté réelle d'engager le dialogue», a-t-il poursuivi, en exhortant «toutes les parties prenantes à s'engager au plus vite dans des négociations sérieuses». Dans ce sens, il a demandé aux membres de la communauté internationale, qui exercent une influence dans la région, de soutenir ces efforts. Dans le cadre sa mission, que lui a confiée le secrétaire général de l'ONU, M. Ross s'est rendu, la semaine dernière, au Sahara occidental, c'est sa première visite depuis sa nomination en janvier 2009 en qualité d'envoyé personnel de Ban Ki-moon, et au Maroc, ainsi qu'en Algérie et en Mauritanie. Une tournée qui vise à «mobiliser le soutien de la communauté internationale» sur le dossier du Sahara occidental, a fait savoir l'ONU. A ce propos, M. Ross a aussi déclaré à Madrid que «le conflit sur le statut final du Sahara occidental dure depuis 37 ans, donc depuis bien trop longtemps». Il convient de rappeler que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU avait déclaré que ses entretiens avec le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario et la société civile sahraouie ont été d'un «grand apport pour la recherche d'une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.» M. Ross s'est également rendu aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, avant d'effectuer une visite à Alger où il avait été reçu notamment par le président de la République et le Premier ministre. A Alger, M. Ross avait déclaré qu'il œuvrait, depuis sa désignation en tant qu'envoyé spécial, à «faciliter» les négociations directes entre le Maroc et le Polisario avec l'aide des deux pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, et le soutien de la communauté internationale «en vue d'aboutir à un règlement politique, juste et acceptable par les deux parties (le Maroc et le Front Polisario) à même de garantir le droit du peuple sahraoui à son autodétermination».