Conséquence - L'Europe se mobilise ce mercredi contre l'austérité et les mesures prises par leurs dirigeants respectifs pour juguler la crise. L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, étranglée par un chômage à plus de 25% et une politique de rigueur draconienne, vivait, ce mercredi, au ralenti pour sa deuxième grève générale de l'année. Dans la nuit, les piquets de grève agitant les drapeaux rouges des deux grands syndicats espagnols, UGT et CCOO, ont envahi Madrid et les autres grandes villes du pays, prenant position aux portes des usines, des commerces, des marchés de gros ou des gares pour appeler les salariés à rejoindre le mouvement. A Barcelone, la deuxième ville du pays, des groupes de syndicalistes faisaient brûler des pneus aux portes du marché de gros, le Mercabarna, tandis qu'à Madrid, des centaines de jeunes ont défile dès minuit au son des cornes de brume et des sifflets, bloquant des artères de la capitale, obligeant les magasins encore ouverts à fermer. «Grève générale», «Non, non, nous n'avons pas peur», criaient-ils en parcourant les avenues du centre de Madrid. Au Portugal, la CGTP, principal syndicat du pays, a pu mobiliser puisque c'est tout le pays qui fonctionnait au ralenti ce mercredi. Les trains et métros étaient à l'arrêt et de nombreux avions étaient cloués au sol. De fortes perturbations étaient attendues dans les aéroports, la compagnie nationale TAP ayant déjà annulé 173 des 360 vols prévus pour la journée. Aucune rame de métro ne circulait à Lisbonne depuis mardi minuit tandis que la plupart des trains étaient l'arrêt. Les navettes fluviales entre les deux rives du Tage n'assuraient qu'un service minimum réduit tandis que les personnels de nombreux hôpitaux étaient également en grève, le taux d'adhésion atteignant dans certains centres les 90%. Le service de ramassage des ordures était quasiment paralysé. A Lisbonne de nombreuses banderoles accrochées aux réverbères appelaient à participer au mouvement. «La troïka dehors», clamaient d'autres affiches réclamant le départ des créanciers du Portugal qui évaluent actuellement les mesures d'austérité mises en œuvre par le gouvernement en échange de l'aide internationale de 78 milliards d'euros, accordée au Portugal en mai 2011. «L'objectif de cette grève est d'exiger des réponses aux problèmes des Portugais et une des réponses prioritaires est de changer de politique», a déclaré Armenio Carlos secrétaire général de la CGTP. Pas de grève générale en revanche en Italie et en Grèce, où étaient seulement prévus des arrêts de travail de quelques heures. Parmi les conséquences prévisibles des actions syndicales, les trains à grande vitesse, Thalys, entre la Belgique et l'Allemagne étaient à l'arrêt.