Statut - La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) plaide pour l'élaboration d'un fichier national pour faciliter les démarches aux parents qui désirent adopter un enfant. «Pour parer au problème relatif aux lourdeurs des procédures d'adoption, nous avons présenté au gouvernement un nombre de propositions permettant de prendre en charge l'enfant né hors mariage jusqu'à l'âge adulte. «Notre objectif est d'avoir zéro jour d'attente pour les enfants nés sous x», a affirmé, hier, le président de la Forem, en marge de la Journée mondiale des droits de l'enfant célébrée à l'hôtel Hilton à Alger. Pour le Pr Mostefa Khiati, «il est nécessaire d'ouvrir un débat sur le sujet et de pousser la réflexion pour une kafala harmonisée, fiable, permettant une meilleure protection et un bien-être à l'enfant où qu'il se trouve». Abordant le même thème, Mohamed Chérif Zerguine, humaniste qui est lui-même un enfant né hors mariage, a plaidé pour la création d'un office national de la kafala. Cet organise public serait en mesure d'améliorer la gestion de la prise en charge de l'enfance privée de famille. Il a estimé, en outre, qu'il est nécessaire de remédier à certaines carences d'ordre réglementaire. «Le statut juridique des naissances sous x en Algérie n'existe pas. Les services de l'enfance assistée fonctionnent avec des procédures improvisées héritées de la France». Le décret de 1992, quant à lui, est venu timidement autoriser la concordance des noms entre kafil et enfants mekfoul, mais n'a pas cerné l'aspect psychologique de l'enfant dans sa globalité. Pour cela, M. Zerguine recommande de prime abord l'amendement de l'article 125 du code de la famille, car selon ses dires, «il est réducteur et pénalisant de transmettre aux héritiers du kafil décédé, le sort et le destin de l'enfant». Il recommande en outre l'insertion d'une nouvelle page dans le livret de famille intitulé «kafil-mekfoul», afin d'y transcrire les noms concordants des enfants en kafala. M. Zerguine propose de rassembler les textes dans un code de l'enfance et de mettre en place un tribunal pour enfants. Il plaide aussi pour l'introduction de la convention des droits de l'enfant dans les programmes scolaires et universitaires, la séparation des enfants privés de famille des enfants délinquants souvent placés dans les mêmes centres en créant des structures d'accueil spécialisées. Il souhaite aussi l'abolition du concept des naissances sous «X»ainsi que l'établissement de la filiation de l'enfant né hors mariage par le recours au test d'ADN et l'institution d'une allocation pour encourager la mère à garder son enfant. Lors du débat, plusieurs intervenantes ont soulevé le problème des enfants mis à la DAS dans des structures appropriées alors qu'ils finissent dans la rue et livrés à eux-mêmes quand ils atteignent 18 ans. «C'est un drame alors que ce sont des enfants de Algérie. La société doit changer son regard vis-à-vis des enfants privés de famille», a plaidé, Ouahiba, présidente de l'Association de la protection des enfants abandonnés. Salima Souakri, ambassadrice de l'Unicef, représentante de l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE), a estimé qu'«entre 3 000 et 5 000 enfants naissent sous x par an». Elle signalera, en outre, que «si des progrès considérables ont été réalisés par l'Etat, il n'en demeure pas moins que 15 % des enfants quittent l'école avant la fin du cycle primaire et 27,2 % des moins de 15 ans sont analphabètes. Au plan santé, 20 000 enfants décèdent avant leur naissance en Algérie et environ 20 000 autres meurent avant d'atteindre l'âge d'un an. La couverture sanitaire n'est pas équitable comme en témoigne le fort taux de décès de femmes en couches dans les zones enclavées, des Hauts Plateaux et du Sud». 22,5 % des enfants sont maltraités, soit 50 000 cas par an, selon une enquête réalisée par la Forem en 2003 ,15 000 enfants sont présentés devant les tribunaux, 25 % ont touché à la drogue et 3 % en consomment, a t-elle conclu.