Transfert ? Sur fond de jugement de simples lampions dans l?affaire des détenus irakiens, les Américains font de la publicité mensongère à leur prochain faux retrait de ce pays. Le président George W. Bush a assuré, ce matin, dans une intervention radiodiffusée hebdomadaire, que les Etats-Unis maintiendraient leurs troupes en Irak pour y assurer la sécurité au-delà de la date du 30 juin prochain après le transfert de la souveraineté à un gouvernement intérimaire irakien. Pourtant la veille, plusieurs pays de la coalition, Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête, avaient promis qu'ils quitteraient l'Irak si le futur gouvernement mis en place à Bagdad le demandait, tout en jugeant cette hypothèse totalement improbable. A Bagdad où deux soldats ont trouvé la mort, l'administrateur américain, Paul Bremer, a également prononcé le mot «retrait», tout en estimant hautement improbable une telle éventualité. En revanche, d'autres membres du G8, qui s'étaient opposés au déclenchement de la guerre l'an dernier, ont, de leur côté, fait savoir qu'ils n'avaient toujours pas l'intention d'envoyer des troupes en Irak, y compris après le 30 juin. «Il n'y aura pas de soldats français en Irak, ni demain ni plus tard», a déclaré le chef de la diplomatie française, Michel Barnier. Son homologue russe, Sergueï Lavrov, et le Canadien, Bill Graham, ont, eux aussi, confirmé que la question n'était à l'ordre du jour ni à Moscou ni à Ottawa. Quatre soldats américains sur sept inculpés dans l'affaire des sévices vont comparaître devant une cour martiale. Ces sévices, notamment à caractère sexuel, révélés depuis avril par les médias américains, ont suscité une vague d'indignations à travers le monde. Sur le terrain, deux soldats américains ont été tués dans des attaques séparées au sud de Bagdad, alors que deux autres ont trouvé la mort hors combat, a indiqué l'armée américaine ce jour. Le premier soldat est mort hier après avoir été blessé dans une attaque au mortier contre son unité, alors que le deuxième a été tué par des tirs dans une embuscade, a indiqué un communiqué de l'armée sans préciser les lieux de ces attaques. Un troisième soldat est mort ce matin dans un accident de la route et un quatrième est décédé de mort naturelle, hier, vendredi au quartier général de la coalition à Bagdad, selon le texte. A Najaf, la situation restait tendue entre les miliciens du chef radical chiite Moqtada Al- Sadr et les soldats américains. Des combats violents ont fait dans la journée d?hier 10 morts dans les rangs irakiens.