George W. Bush a présenté, samedi, aux Américains une vision résolument optimiste de la situation en Irak, se disant notamment encouragé par l'augmentation des effectifs et des capacités des forces de sécurité irakiennes. “Tous les Américains peuvent avoir confiance dans les commandants de l'armée qui conduisent l'effort en Irak et dans les troupes sous leur commandement”, a déclaré le président des Etats-Unis lors de son intervention hebdomadaire à la radio. “Ils ont réalisé des gains importants ces derniers mois et ces dernières semaines, ils adaptent notre stratégie aux nécessités du terrain, et ils nous aident à parvenir à la victoire dans la guerre contre le terrorisme.” M. Bush a ajouté que plus de 100 bataillons irakiens opèrent désormais dans le pays. “Nos commandants nous signalent que les forces irakiennes servent avec de plus en plus d'efficacité”, a-t-il assuré. Parmi les éléments positifs, il a également cité la mort récente d'Abdullah Abou Azzam, présenté comme le numéro deux d'Al Qaïda en Irak. Un retrait américain reste subordonné à la création de forces irakiennes capables d'assurer seules la sécurité. Mais les propos optimistes du chef de la Maison-Blanche contrastent avec les informations en provenance d'Irak et les derniers commentaires du commandement américain : le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey, a ainsi déclaré, mercredi dernier devant le Congrès, qu'un bataillon irakien seulement était prêt à combattre sans soutien américain. Et vendredi, il a estimé que l'opposition sunnite au projet de Constitution irakienne renforçait les risques d'instabilité en Irak. Pour la deuxième fois, il a semblé revenir sur ses prévisions de juillet dernier, quand il avait espéré une réduction substantielle des troupes au printemps prochain. Dans son allocution, George W. Bush a reconnu que le référendum sur le projet de Constitution irakienne, prévu le 15 octobre, risque de coïncider avec un regain de violences. “Alors que les Irakiens passent à ces prochaines étapes sur le chemin de la liberté et la démocratie, les terroristes vont faire tout ce qu'ils peuvent pour empêcher ces progrès et tenter de briser notre volonté”, a-t-il expliqué. “Ils n'y parviendront pas.” Affaibli par les critiques sur la gestion de l'ouragan Katrina par le gouvernement fédéral, George W. Bush a cherché cette semaine à détourner l'attention de l'opinion publique américaine sur la guerre en Irak et la lutte antiterroriste, deux thèmes de campagne qui avait contribué à sa réélection l'an dernier. Mais les sondages décrivent des Américains de plus en plus troublés par les pertes américaines quotidiennes en Irak et les perspectives incertaines de victoire.