Vision Le secrétaire d?Etat américain perçoit cette souveraineté à travers l?élargissement de l'actuel Conseil de gouvernement transitoire irakien, a estimé le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. Cette instance, a-t-il encore précisé, «n'a pas un aussi bon équilibre entre les différentes factions en Irak qu'elle pourrait avoir. Une autre idée serait donc de l'agrandir et d'élargir son assise». Le Conseil de gouvernement mis en place par les Etats-Unis en juillet 2003 comprend 25 membres, dont 13 chiites, 5 sunnites et 5 kurdes, alors que les communautés chrétienne et turcomane sont représentées par un membre chacune. M. Powell évoque aussi la possibilité de créer un «groupe de sages», rappelant la loya Jirga (Assemblée traditionnelle) qui avait opéré en Afghanistan, mais sur un modèle adapté à la culture. Les Etats-Unis restent déterminés à transférer la souveraineté du pays aux Irakiens le 30 juin comme prévu dans leurs plans, mais le flou règne sur les modalités pratiques et la forme du futur gouvernement irakien. Un système de «caucus» (conseils locaux) pour définir de manière indirecte une assemblée et un gouvernement transitoires semble désormais enterré par Washington compte tenu notamment de la forte opposition de la communauté chiite. Des élections directes ne sont pas non plus envisagées avant le 30 juin pour des raisons pratiques et de sécurité. Par ailleurs, il est à signaler que dans le contexte de la polémique qui se poursuit toujours autour de la guerre contre l?Irak, le président américain George W. Bush a réaffirmé, aujourd?hui samedi, que le président irakien déchu Saddam Hussein représentait un danger en fonction des renseignements disponibles avant la guerre lancée contre lui en mars dernier. «Mon administration a examiné les renseignements et a vu un danger», a déclaré M. Bush dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire. Les Etats Unis avaient affirmé que Saddam Hussein possédait des Armes de destruction massive (ADM) pour justifier une intervention militaire contre lui. Aucune ADM n'a toutefois été découverte en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en avril. Le président américain répondait ainsi visiblement au sénateur John Kerry, le démocrate qui devrait vraisemblablement l?affronter lors de l'élection de novembre prochain, et qui même s?il avait voté la résolution du congrès autorisant la guerre contre l'Irak, affirme maintenant que l'administration Bush a exagéré la menace posée par Saddam Hussein.