Les forces d'occupation en Irak font face à une violence incessante, six mois après la chute du régime de Saddam Hussein, semant le doute sur la reconstruction rapide du pays voulue par les Etats-Unis. Des heurts ont embrasé samedi au moins quatre villes irakiennes, dont Bagdad, tombée le 9 avril aux mains de l'armée américaine. Ils ont opposé ex-militaires de l'armée dissoute, réclamant des soldes impayées, et soldats de la coalition et ont fait deux tués irakiens et de nombreux blessés. L'armée américaine, apparemment débordée, a affirmé qu'à Bassorah, dans le Sud comme dans la capitale, des partisans de l'ancien régime avaient excité la foule dans le but de provoquer des incidents. À Kirkouk, autre foyer de tension dans le nord de l'Irak, un civil a été grièvement blessé samedi par une bombe déposée sur une route empruntée par des convois militaires américains. Vendredi soir, les Américains avaient été la cible de nouvelles attaques dans la capitale et à Kirkouk (Nord). Dans le sud-ouest de Bagdad, un soldat américain a été tué et un autre blessé dans une attaque. Le président George W. Bush a souligné la lourdeur d'une normalisation en appelant les Américains à la patience, samedi, dans son allocution radiodiffusée hebdomadaire, tout en assurant que "la mission essentielle" que mène leur pays en Irak serait " menée à son terme ". Il a reconnu que le processus menant à un Etat souverain était "compliqué, parce qu'il faut du temps pour établir la confiance et l'espoir après des décennies d'oppression et de peur". "Mais nous faisons d'importants progrès et nous allons tenir notre promesse de redonner totalement le pouvoir au peuple irakien aussi rapidement que possible", a-t-il ajouté. Les Etats-Unis, voulant partager avec d'autres pays le fardeau de la reconstruction et de la sécurité en Irak, ont présenté au Conseil de sécurité un nouveau projet de résolution. Mais ce texte ne satisfait pas totalement la France qui insiste sur un transfert aussi rapide que possible du pouvoir aux Irakiens et un rôle essentiel de l'Onu.