Protestation - Les boulangers précisent que malgré les problèmes de farine, d'électricité et autres facteurs de production, ceux du prix de la baguette demeurent gelés. L'Union nationale des boulangers (UNB) n'a pas exclu le recours à la protestation dans les prochains jours «si le gouvernement ne réagit pas favorablement à ses doléances», selon le président de cette union, Youcef Kalafat. Le syndicat, affilié à l'Union générale des commençants et artisans algériens (UGCAA) qui remettra cette semaine une liste de revendications au gouvernement de Abdelmalek Sellal, a insisté sur la prise en charge «sérieuse et immédiate» de ses doléances. Dans le cas contraire, l'UNB opte pour le débrayage, tout en indiquant : «Si la réaction est négative, on convoquera le conseil national pour voir la décision adéquate à prendre.» En effet, les professionnels du métier exigent l'augmentation du prix de la baguette de pain de 8 à 10 DA. Cette revalorisation s'explique selon notre source «par la hausse des prix des ingrédients entrant dans la préparation de la pâte». Argumentant cette décision, le patron des boulangers a souligné que «le prix du pain est demeuré le même depuis 1996. Pourtant, les prix des intrants ont connu une hausse, notamment la matière première, à savoir le blé tendre qui est cédé à 2 000 dinars le quintal», indique le président de l'UNB. L'union, qui avance comme prétexte également l'écart «entre le coût de revient et celui de la vente», a précisé que la préparation d'une baguette de pain pesant en principe 250 grammes dépasse le coût de sa vente. C'est pourquoi il s'avère nécessaire de revoir même le poids normal de la baguette. Une baisse que les professionnels du métier estiment à 150 grammes. Déplorant les charges pesant lourdement sur eux, les boulangers ne cessent de se plaindre aussi bien des factures d'électricité et du gaz que de la main-d'œuvre qui est, la plupart du temps, issue de l'intérieur du pays et villages loin des grandes villes et agglomérations. S'attardant sur les pertes qu'ils subissent à cause des délestages d'électricité, l'union a fait savoir que la moitié des boulangers a baissé rideau en raison de cet état de fait. Et de préciser qu'une demi-heure de coupure du courant électrique cause des pertes estimées à 75 000,00 dinars pour un seul boulanger.