Pertes - Les coupures récurrentes d'électricité et des délestages intempestifs ne sont pas sans conséquences. Plus de 7 000 boulangers sur les 14 000 que compte la corporation ont baissé rideau dès la deuxième semaine du ramadan à cause des coupures d'électricité. «La moitié des boulangers a été contrainte de baisser rideau», a affirmé Youssef Kalafat, président de l'Union nationale des boulangers (UNB) affiliée à l'UGCAA. Le patron des boulangers a déploré les pertes «énormes» qu'ils subissent. Pour une coupure d'une demi-heure, les pertes sont estimées par notre interlocuteur à 7 500,00 dinars. «Imaginez, alors, le chiffre si les coupures durent de plus d'une demi-heure», déplore-t-il. «Ces pertes ne sont pas remboursées par la Sonelgaz ou par les sociétés d'assurances», a encore indiqué le président de la corporation, «car le rôle de ces dernières consiste à l'indemnisation du matériel endommagé seulement». Ainsi cette catégorie de commerçants semble être la plus touchée par ces pannes récurrentes, «alors qu'à chaque délestage, les boulangers sont obligés de jeter la pâte préparée. Ce qui a fini par les excéder», selon le président de l'UNB. «C'est aussi la manière arbitraire dont s'effectuent les délestages. Il est inconcevable de procéder à des coupures sans prévenir les consommateurs», a-t-il déclaré. Interrogé par ailleurs sur l'achat de groupes électrogènes dont vont bénéficier des boulangers, M. Kalafat a fait savoir que «l'opération est en phase finale», qu'il ne reste que les «procédures administratives et juridiques pour l'acquisition de ces machines». «Au plus tard, ce sera dans huit jours», a-t-il estimé. Pour cette «solution alternative», 5 000 producteurs de pain parmi les 14 000 seront dotés d'un groupe électrogène d'une valeur de un million de dinars. Ainsi, ils seront épargnés des conséquences des délestages. Il est à souligner dans ce sens que pour cette opération, le ministre des Finances a alloué une somme de 300 milliards de centimes. Au sujet du retrait de la revendication concernant la révision de la marge bénéficiaire, M. Kalafat a affirmé que, depuis 1996, le prix du pain n'a connu aucune augmentation, précisant que le seuil de la marge bénéficiaire n'a pas dépassé les 3 %, au moment où les ingrédients entrant dont la confection du pain, ont connu une augmentation. En outre, les boulangers peinent à payer les charges, comme l'électricité, le gaz et notamment la main-d'œuvre qui est, la plupart du temps, issue de localités loin des villes et grandes agglomérations. Les boulangers sont ainsi obligés de bien les rémunérer s'ils ne veulent pas les voir partir ailleurs.