Photo : Makine F. Les boulangers menacent de déclencher une grève générale illimitée. Ils ont décidé de déposer un préavis le 30 avril si le ministère du Commerce ne satisfait pas leurs revendications. Celles-ci concernent leur indemnisation suite à une coupure d'électricité qui leur cause la perte de toute une fournée et l'augmentation de la marge bénéficiaire de 3 à 10% à l'exemple des autres commerçants. «Nous n'avons plus de contact avec le ministère du Commerce depuis le mois de septembre, date à laquelle nous avons remis un dossier sur nos propositions et solutions», a indiqué hier Youcef Kalafat, président de l'Union nationale des boulangers (UNB) lors d'une conférence de presse organisée à Alger. Rendez-vous a été pris en fin d'année pour débattre de ces revendications. «Mais depuis, c'est le black-out», regrette M. Kalafat. Conséquence : le conseil national de l'UNB a voté l'option d'une grève illimitée. Pour la corporation, ce choix découle d'une situation qui ne cesse de se dégrader. Pour le représentant des boulangers, les prix de la baguette normale (7,50 dinars) et la baguette améliorée (8,50 DA) n'ont pas augmenté alors les prix des autres produits de première nécessité ont été quintuplés. «Nous n'exigeons pas des pouvoirs publics de revoir à la hausse le prix du pain, loin s'en faut. Nous demandons juste une indemnisation lorsqu'il y a une coupure de courant qui cause des pertes considérables aux boulangers», souligne M. Kalafat. Et d'expliquer : «Lorsqu'il n'y a plus d'électricité, la pâte levée et non cuite devient impropre à la consommation». Une solution a été trouvée avec la Sonelgaz pour doter les boulangeries de groupe électrogène avec facilité de payement, mais 6 mois après, l'entreprise s'est désistée de ce projet. Selon M. Kalafat, des 17 000 boulangers recensés en 2000, il n'en reste que 14.000 en activité. «Et ce nombre est en régression», précise-t-il. A propos du prix de la baguette qui est affichée à 10 dinars dans certaines boulangeries de la capitale, le président de l'UNB estime que cela est dû au manque de contrôle de la DCP.