Rendez-vous - Alger Chaîne III de la Radio algérienne et ses partenaires organisent un concert gratuit de sensibilisation et de solidarité, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le sida. Cela est devenu une tradition, des artistes de la jeune scène musicale algérienne (ils et elles viennent des quatre coins du pays) se donnent rendez-vous avec leur public, pour la bonne cause, à savoir sensibiliser et mobiliser les consciences quant à la lutte contre le sida. Il ne s'agit pas uniquement de lutte, mais aussi d'un moyen de prendre connaissance de cette pandémie en vue de réagir contre la représentation stéréotypée de cette dernière. Car le sida est une maladie stigmatisée, et les personnes atteintes de cette maladie sont marginalisées par la société. Ainsi, comme chaque année, depuis 2010, Alger Chaîne III de la Radio algérienne et ses partenaires organisent un concert gratuit de sensibilisation et de solidarité, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le sida. Cette année, le spectacle aura lieu, le samedi 8 décembre, de 15h à 18h, à la salle El-Mougar. «La Chaîne III a pour vocation de divertir, d'informer, mais aussi d'être partie prenante à toute opération en direction de la jeunesse. Nous nous associons à la lutte contre le sida», a déclaré, hier, Malia Beheidj, directrice de la Chaîne III, lors d'une conférence à la salle Atlas : «Il faut communiquer, informer. Il ne faut pas dramatiser, il faut cesser de stigmatiser les personnes atteintes du sida, il faut arrêter la discrimination. Il faut cesser d'avoir une représentation stéréotypée du sida.» «S'associer à la lutte contre le sida, c'est être dans la dynamique, la construction et l'avenir», a-t-elle ajouté : «Nous serons toujours engagés pour la lutte contre la pandémie.» La présente édition a pour slogan : «Sida : un problème complexe, une solution simple». Le spectacle de samedi regroupera des jeunes artistes de différents univers venus des quatre coins du pays. «L'opération est menée par un collectif de jeunes conscients de la nécessité de sensibiliser la jeunesse sur la maladie», a déclaré Malia Beheidj : «Le spectacle sera animé par les jeunes pour les jeunes. Les leaders sont les jeunes. Notre but est de donner la parole aux jeunes.» Malia Beheidj a, en outre, fait savoir que les jeunes ont répondu favorablement à l'appel : «Cela est venu du cœur et va droit au cœur. Ça été vraiment spontané. Les jeunes sont mobilisés contre la maladie. Il y a une conscience chez les jeunes.» Malia Beheidj s'est félicitée que d'année en année il y ait moins de difficultés à faire adhérer de plus en plus de jeunes à cette opération. Notons que, selon des estimations, 15 % des jeunes ont une connaissance intelligente et objective de la maladie . Lors du spectacle de samedi, la parole sera donnée aux personnes atteintes de la maladie «pour raconter la difficulté de leur quotidien, la difficulté de la parole», dira Malia Beheidj. Quant à savoir si la Chaîne III n'envisage pas de faire de cette opération une opération itinérante, elle répondra : «Nous sommes un média. Nous n'avons pas cette vocation. Le secteur de la santé est plus en mesure de mener une opération d'envergure nationale de sensibilisation contre le sida.» Une étape supérieure - Yazid Aït Hamadouche, animateur de l'émission musicale «Serial Tagguer», qui est également à l'origine de cette opération, dira : «En ce concerne la lutte contre le sida, c'est la preuve une fois de plus, que ces artistes ont des choses à dire. Ils ne font pas de la chanson pour chanter, ils chantent, ils se produisent, ils créent pour véhiculer des messages, sensibiliser les jeunes tout comme eux et s'adresser directement à eux de la manière la plus crue possible.» Ainsi, le spectacle de samedi ne consiste pas seulement, selon lui, à faire la fête pour la fête mais aussi agir sur les consciences, avoir de l'impact sur les jeunes et ce, par la musique. Depuis 2010, la Chaîne III, en collaboration avec ONU Sida et d'autres associations impliquées dans la lutte contre la pandémie, organisent, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida coïncidant avec le 1er décembre, une opération de sensibilisation autour de la maladie. D'où la question : que pourrons-nous dire ? «L'on peut constater une évolution, une grande évolution», dira Yazid Aït Hamadouche. «Si on compare cette présente édition aux deux précédentes, la première édition c'était un gala «classique» où on invitait des artistes. Ils chantaient et entre deux chansons, ils véhiculaient des messages. Avec la 2e édition, nous sommes passés à une étape supérieure, où nous avons fait appel à des jeunes artistes qui ont chanté leur répertoire, mais qui ont composé, qui ont apporté quelque chose aussi concernant la lutte contre le sida, c'était ou un slam ou un rap ou une chanson, il y a eu aussi des caricatures, des planches de bandes dessinées. Cette année, on enregistre une grande évolution. Une grande partie du spectacle sera consacrée à la lutte contre le sida. Il y aura de la pure création, ce sera même scénarisé. Il y aura un CD avec une chanson composée spécialement à cette occasion. Il sera distribué gratuitement au public. Il y aura également un magazine avec des conseils pratiques, des reportages, des planches de bandes dessinées, des illustrations autour de la lutte contre le sida.»