Constat - L'on assiste depuis quelques années à une renaissance, voire à un renouveau de la scène musicale algérienne. Cette scène est désormais investie par de jeunes formations, toutes versées dans un imaginaire musical éclectique, coloré et empreint de diverses influences musicales. Des sonorités puisées tantôt dans le terroir, inspirées tantôt dans les cultures du monde. «On assiste en effet à un boom de la scène musicale algérienne», dira Yazid Aït Hamadouche, et d'ajouter : «Il y a de très jolies choses qui sont en train de se faire par de très jeunes groupes qui émergent. Beaucoup de jeunes font parler d'eux. Beaucoup plus qu'on le croit d'ailleurs aussi bien à Alger que dans d'autres wilayas et à l'intérieur du pays. La scène musicale algérienne est en train de bouger d'une manière impressionnante avec de très jolis mélanges. Il y a aussi de la recherche d'un point de vue son et musique. Tout cela se fait d'une façon intelligente et avec une grande sensibilité créatrice. On va dans des mélanges d'essence, de racines ou d'algérianité et ce, avec des sonorités du monde.» D'où la question : s'agit-il de musiques fusion ? A cette interrogation, Yazid Aït Hamadouche, pour qui on va dans de belles expériences musicales et donc dans de très jolis mélanges musicaux, répondra : «Le terme fusion est devenu, au fil du temps, un peu plus péjoratif, parce que le mot ‘'fusion'' est devenu, pour certains groupes, un style de musique. Il y a différentes manières de dépeindre la couleur musicale d'un artiste sans passer par la case ‘'fusion'' qui, pour moi, reste très réductrice. Je suis pour les mélanges de sons et les nouvelles expériences musicales et j'encourage les artistes que je reçois à bien décrire leur musique.» Yazid Aït Hamadouche est animateur de l'émission de la Chaîne III : Serial Taguers. «Cette émission qui en est à sa troisième année, est une émission d'interactivité. L'objectif est de découvrir des jeunes talents. On organise des spectacles pour les promouvoir et faire en sorte qu'ils rencontrent leur public. On s'intéresse à la jeune scène musicale algérienne. On essaie de la booster, de l'encourager et faire en sorte qu'elle se développe.» Force est de constater que les jeunes artistes au talent avéré sont associés à des opérations, à l'exemple du spectacle dédié à la lutte contre le Sida et qui a été organisé, hier, à la salle El- Mougar et ce, à l'initiative de la Radio algérienne-Chaîne 3. Organisé à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre de chaque année, ce spectacle a réuni une vingtaine de jeunes artistes de la jeune scène musicale algérienne, à l'exemple de Groupe Azamat, Groupe Babylone, Sadek (Démocratoz), Nadir Leghrib, Salima Abada... A ce propos, Yazid Aït Hamadouche dira : «Tout le travail qu'on fait, c'est par rapport aux jeunes talents, aux jeunes artistes, parce que ce sont eux la relève. Ce sont eux qui ont des choses à dire et qui veulent montrer de quoi ils sont capables, qui regorgent encore d'envie, de passion, et c'est clair que tout le travail qu'on fait consiste à les accompagner, même si, pour l'instant, ce qu'on a dévoilé, n'est qu'un petit pourcentage, puisque l'Algérie (révèle) recèle un potentiel extraordinaire de jeunes créateurs.» - A défaut d'espace d'expression (salles de spectacles où ils peuvent se produire), les jeunes artistes se tournent vers des réseaux sociaux, tels que Facebook. Il y a aussi Youtube qui devient un lieu où il est possible de se faire connaître et faire connaître sa création musicale. «C'est clair que c'est devenu une bénédiction les concernant», dira Yazid Aït Hamadouche, et d'abonder : «Il y a un grand manque côté média, et c'est pour ça d'ailleurs que l'émission a marché. Parce qu'il y a une demande. Les jeunes ont envie de s'exprimer, de trouver un espace pour montrer de quoi ils sont capables. Ils ont investi en effet Youtube et Facebook, et nous nous leur offrons cet espace, qu'est Serial Taguers, et ce n'est pas encore suffisant. Car il y a une forte demande.» Même l'émission Serial Taguers s'appuie sur Facebook pour être davantage proche des inconditionnels de l'émission. «En effet, il y a justement le mariage de supports (radio et internet)», indique-t-il, et de souligner : «C'est l'occasion de toucher le maximum de personnes, de faire participer un maximum d'auditeurs, parce qu'il n'y a pas que les artistes. Même les auditeurs ont quelque chose à dire, à partager, à publier ; c'est donner la possibilité à des milliers de personnes d'intervenir au téléphone, en même temps et en l'espace d'une heure au sein de l'émission via Facebook et le téléphone.»