Réalité - César doit mourir est un film des réalisateurs italiens Paolo et Vittorio Taviani. Il a été projeté, hier, dans le cadre de la deuxième édition du Festival international du cinéma d'Alger. Tourné comme un docufiction, le film s'est librement inspiré de l'œuvre du dramaturge et écrivain britannique William Shakespeare intitulée Jules César. César doit mourir suit l'élaboration et les répétitions de la pièce, dirigées par le metteur en scène italien Fabio Cavalli, qui a choisi le théâtre d'un quartier de haute sécurité en prenant les détenus pour comédiens. Le film est à la croisée des chemins entre une représentation théâtrale, un making-off, un documentaire et une fiction tournée avec le concours de détenus de la prison de Rebibbia à Rome (Italie). Cette expérience de comédien d'un jour a permis aux détenus de découvrir le théâtre mais surtout les particularités des personnages et des faits historiques de Rome en l'occurrence l'assassinat de Jules César et la bataille de la plaine de Philippes entre les assassins et les fidèles de César. Le complot contre César, sa personnalité et son assassinat ont ouvert les yeux aux détenus qui trouvaient dans cette pièce des similitudes avec les actes et le quotidien qui les ont privés de leur liberté. Devenus comédiens, les détenus ont complètement chamboulé le milieu carcéral dans lequel ils évoluaient et redevenaient, le temps d'élaborer la pièce, des citoyens qui se découvraient une nouvelle vocation entre les murs de la prison, sous le regard ébahi des gardiens. Jules César s'achève sous les applaudissements du public, les lumières s'éteignent et les comédiens redevenus prisonniers sont escortés dans leurs cellules et certains se sont mis à l'écriture ou au théâtre après avoir eu la chance de retrouver la liberté. Par ailleurs, Wilaya est un autre film présenté, hier, aux cinéphiles. Coproduit par l'Espagne et la République arabe sahraouie démocratique, le film, réalisé par l'Espagnol Pedro Perez Rosado, et dont le tournage a eu lieu dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (sud-ouest algérien), raconte la naissance d'une histoire d'amour entre Fatima (Nadhira Mohamed) qui revient d'Espagne où elle a été élevée et un jeune homme vivant dans le camp de Smara. Tout au long du film, l'histoire familiale de Fatima et son difficile retour dans le camp de réfugiés se transforment en prétexte pour montrer la détresse du peuple sahraoui et le quotidien rude de la vie des réfugiés dans un environnement figé et vivant à la fois. Le film est une occasion de mettre en avant la place de la femme dans la société sahraouie qui évolue dans un environnement très respectueux, mais aussi l'occasion de montrer le malaise ressenti par des milliers d'enfants élevés à l'étranger pour les protéger de la guerre et qui ne se retrouvent plus au sein de leur société. Le réalisateur s'est intéressé à l'isolement et à l'oubli auxquels sont confrontés ses personnages plongés dans un décor désertique qui apporte à l'œuvre de Pedro Perez Rosado une touche poétique et des images féeriques.