Le long-métrage de fiction "César doit mourir" des réalisateurs italiens Paolo et Vittorio Taviani a été projeté dimanche à Alger dans le cadre de la deuxième édition du Festival international de cinéma d'Alger (FICA) dédié au film engagé. Sorti en 2012 ce film tourné comme un docufiction par les frères Taviani s'est librement inspiré de l'œuvre du dramaturge et écrivain britannique William Shakespeare intitulée "Jules César". "César doit mourir" suit l'élaboration et les répétitions de la pièce, dirigées par le metteur en scène italien Fabio Cavalli, qui a choisi le théâtre d'un quartier de haute sécurité en prenant les détenus pour comédiens. D'une durée de 76 minutes, cette œuvre, primée de l'Ours d'or du meilleur film à la 62e Berlinale, est à la croisée des chemins entre une représentation théâtrale, un making-off, un documentaire et une fiction tournée avec le concours de détenus de la prison de Rebibbia à Rome (Italie). Cette expérience de comédien d'un jour a permis aux détenus de découvrir le théâtre mais surtout les particularités des personnages et des faits historiques de Rome en l'occurrence l'assassinat de Jules César et la bataille de la plaine de Philippes entre les assassins et les fidèles de César. Le complot contre César, sa personnalité et son assassinat ont ouvert les yeux aux détenus qui trouvaient en cette pièce des similitudes avec les actes et le quotidien qui les ont privé de leur liberté. Devenus comédiens, les détenus ont complètement chamboulé le milieu carcéral dans lequel ils évoluaient et redevenaient, le temps d'élaborer la pièce, des citoyens qui se découvraient une nouvelle vocation entre les murs de la prison, sous le regard ébahi des gardiens. "Jules César" s'achève sous les applaudissements du public, les lumières s'éteignent et les comédiens redevenus prisonniers sont escortés dans leurs cellules et certains se sont mis à l'écriture ou au théâtre après avoir eu la chance de retrouver la liberté. La deuxième édition du Festival international du cinéma d'Alger (FICA) dédié au film engagé qui se tient depuis jeudi se poursuivra jusqu'au 13 décembre à la salle de la cinémathèque algérienne (section documentaire), la salle Ibn Zaydoun (section long métrage de fiction) ainsi qu'au cercle Frantz Fanon qui abritera les rencontres et les tables rondes prévues.