Difficultés - «Entre le moment où l'on décide d'investir et le moment de concrétiser l'investissement, il y a des années qui s'écoulent, et parfois l'investissement ne se réalisera jamais». C'est ce qu'a déclaré, ce matin, le président de l'Union nationale des investisseurs, M. Abdelwahab Rahim. «Nous constatons qu'il y a beaucoup plus d'entraves que de facilités» a-t-il regretté. «Voyons comment faire en sorte que ces entraves deviennent des facilités. Nous voudrions ramener ce délai (de concrétisation de l'investissement) à quelques mois ou à quelques semaines pour arriver au même niveau que certains pays» note M. Rahim. Pour lui, toute amélioration en matière de facilitation est la bienvenue car, dit-il, aujourd'hui la concrétisation d'un investissement prend un délai très long, et il faut arriver à un temps très court, pour être plus performant. Le président de l'UNI, qui s'exprimait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, estime que dans le cadre de l'investissement, il faut avoir une vision plus économique qu'administrative. «Ce n'est pas un chantier facile» précise-t-il. L'invité de la Radio nationale rappelle que l'encouragement de l'investissement favorisera la création des emplois et par conséquent, la baisse du chômage. «En 2020, on aura 10 millions de jeunes qui arriveront sur le marché du travail. Ceci nécessite la création d'emplois pour pouvoir absorber toute cette demande. Il faut qu'on puisse créer entre 500 000 à 1 million d'emplois par an. Pour y arriver, il faut absolument faciliter l'investissement pour créer des emplois économiques. Il ne s'agit pas de créer des emplois pour l'emploi, il faut créer des emplois productifs, économiques, et créateurs de richesses» a-t-il souligné. Pour booster la volonté d'investir, M. Rahim insiste sur la nécessité d'impliquer l'université et la diaspora algérienne à l'étranger. «Il ne s'agit pas de former pour former. Il faut former des gens pour travailler. Il faut également impliquer notre diaspora à l'étranger dans le développement économique. Ils sont intéressés par des investissements en Algérie, mais ils veulent un environnement clair, sain. Ils s'intéressent à tous les domaines car toute l'Algérie est à faire» a affirmé M. Rahim. «Tout se crée, il suffit uniquement de décider. Notre économie hors hydrocarbures est en panne, nous avons des revenus pétroliers importants. C'est ce qui fait qu'on n'est pas très empressé de rentrer dans l'horloge économique, on reste encore dans l'horloge administrative», a-t-il ajouté. Abordant le volet lié au partenariat public-privé, le président de l'UNI estime que «le partenariat le plus large est nécessaire». L'important, précise t-il, c'est l'investissement et la création de l'emploi. Evoquant, par ailleurs, la règle 51/49, le président de l'UNI estime que c'est «un faux problème» dans la mesure où elle existe dans un certain nombre de pays, et ça ne les a jamais empêché de recevoir des investissements étrangers. «Il faut protéger notre économie, et il n y a pas de raison à ce que ça ne se fasse pas de cette façon là», a-t-il conclu.