Résumé de la 1re partie - C'est durant ses années viennoises que l'antisémitisme en vient à occuper une place centrale dans sa vision du monde. À cette date, le NSDAP compte déjà plus de 3 000 militants, des troupes paramilitaires, les Sections d'assaut (SA), et dispose d'un journal, le Völkischer Beobachter. Deux années plus tard, le NSDAP domine tous les autres groupuscules extrémistes, rassemblant 55 000 militants. Aux côtés du général Ludendorff, l'ancien caporal est devenu l'une des deux grandes figures de l'extrême droite munichoise, et sa réputation commence à s'étendre hors de Bavière. Le 8 novembre 1923, alors que l'Allemagne connaît une situation économique et politique dramatique (les troupes françaises occupent la Ruhr en Allemagne, et l'inflation s'accroît d'heure en heure), Hitler tente un coup de force, mais le putsch, mal organisé, échoue lamentablement : seize nazis sont tués par la police munichoise, et Hitler lui-même est arrêté. Lors du procès qui s'ensuit, le chef du parti nazi n'en réussit pas moins à se présenter comme un patriote révolté par les agissements d'une république indigne, ce qui lui vaut la sympathie de toute l'Allemagne nationaliste. Condamné en février 1924 à cinq ans d'emprisonnement, Hitler est libéré dès le mois de décembre. Il a consacré ces quelques mois passés dans la forteresse de Landsberg (en Allemagne) à rédiger Mein Kampf (Mon combat), exposé confus de ses idées et de son programme, qui paraît en 1925. Il donnera une formulation plus structurée dans ce que l'on appelle le Deuxième Livre, rédigé en 1928, mais jamais publié de son vivant. La vision hitlérienne du monde est fondamentalement dominée par le constat darwiniste de la lutte des espèces pour la conquête d'un «espace vital» Lebensraum. Seules les «races» humaines les plus fortes, les plus «pures», en tête desquelles Hitler place les Aryens, c'est-à-dire les populations blanches du nord de l'Europe, parviendront, selon lui, à s'imposer dans cette lutte impitoyable pour la survie. Mais elles doivent à tout prix éviter l'abâtardissement. (A suivre...)