Commission - Un rapport officiel américain publié hier, brocarde le département d'Etat pour des failles dans le dispositif de sécurité du consulat américain de Benghazi attaqué le 11 septembre. Ce rapport a été rédigé pendant trois mois par une commission indépendante, un Comité de révision (ARB) de l'action de l'administration américaine qui avait été mis sur pied par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Il conclut que les services d'espionnage américains ne disposaient, avant l'attentat, d'«aucun renseignement immédiat et spécifique» faisant état d'une menace terroriste contre ce consulat. Ce document, dont la partie «non confidentielle» a été rendue publique hier soir par le département d'Etat, fustige «des ratés et des carences au niveau de deux bureaux du département d'Etat qui ont conduit à mettre en place un dispositif de sécurité (au consulat de Benghazi) qui était largement inadéquat pour faire face à l'attaque» du 11 septembre. Cet attentat, perpétré aux explosifs et armes de guerre par des miliciens islamistes proches d'Al-Qaîda, avait coûté la vie à l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, et à trois autres agents américains. Mme Clinton avait assuré mi-octobre qu'elle «assumait la responsabilité» de la gestion et des conséquences de cette attaque. Dans deux lettres adressées hier aux commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat - formant le Congrès américain - Mme Clinton écrit qu'elle accepte «chacune» des 29 recommandations faites par l'ARB. Le département d'Etat et le Pentagone vont, par exemple, déployer «des centaines de Marines supplémentaires» pour mieux protéger leurs représentations diplomatiques et consulaires à l'étranger, écrit Mme Clinton, selon les courriers rendus publics hier soir. Les Etats-Unis possèdent le premier réseau diplomatique et consulaire de la planète, avec 275 postes à l'étranger. Ce ministère américain des Affaires étrangères publie son rapport, alors que le Congrès doit auditionner aujourd'hui et demain des responsables du département d'Etat et du Pentagone sur l'attentat de Bengahzi, mais en l'absence de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, souffrante depuis plus de dix jours. L'attentat de Benghazi, qui a provoqué la mort d'un ambassadeur américain pour la première fois en plus de 30 ans, a déclenché une tempête politique entre le gouvernement démocrate de Barack Obama et l'opposition républicaine, surtout avant la réélection du Président américain le 6 novembre. Ils accusent, entre autres, l'administration d'avoir changé de versions sur la nature de l'attaque et d'avoir tardé à reconnaître son caractère «terroriste».