Enthousiasme - La pépinière pour plantes ornementales créée par Mme Soumeya Bourkiza à El-Kala (El Tarf) est devenue, au fil du temps, un des endroits les plus courus de cette ville côtière, horticulteurs et simples citoyens y affluant sans discontinuer. Mme Bourkiza, mathématicienne de formation, est aujourd'hui une vraie professionnelle, reconnue par ses pairs, admiratifs devant la passion que cette dame à la main verte voue aux plantes. Rencontrée, à la Maison de jeunes d'El-Tarf, à l'occasion d'une exposition de «clubs verts féminins», cette mère de famille connue à-El Kala comme «Madame environnement» confie qu'elle s'est toujours consacrée à la préservation des belles choses de la nature. Elle a commencé par adhérer aux clubs verts «dans l'espoir que (sa) passion soit contagieuse», pour engager ensuite des recherches destinées à «préserver, en les multipliant, certaines plantes d'ornement en voie de disparition». «Il n'existe aucune émission de télévision consacrée aux plantes, en Algérie ou ailleurs, que je ne suive très attentivement, quelquefois au grand dam de mon époux et de mes trois enfants qui ne s'étonnent plus de me voir souvent plongée dans la lecture d'ouvrages consacrés aux végétaux», dit-elle. A la fin de son cursus universitaire, devant le manque de débouchés liés à sa spécialité (les maths), Mme Bourkiza s'est recyclée dans le domaine de l'environnement en créant sa propre pépinière de plants d'ornement et en utilisant rationnellement l'espace offert par le petit jardin attenant à son domicile. Après une petite formation «verte» menée en autodidacte, elle s'est lancée, avec cet enthousiasme que seule la passion peut engendrer, dans la construction d'une petite serre dans son jardinet afin de s'adonner à son passe-temps favori, à savoir faire des expériences sur les plantes. Tout au long de ces dernières années, cette pépiniériste n'a cessée de déployer des efforts soutenus pour l'introduction de plantes tropicales qu'elle a réussi à développer, à l'image des bambous et des acacias. Des plantes, soutient-elle fièrement, qui se développent de manière extraordinaire dans la région d'El-Kala dont le climat se prête parfaitement à leur évolution». Dans sa pépinière, le visiteur ne manque pas d'être dépaysé. Il lui est possible d'admirer aussi bien des plants de figuiers pleureurs (Ficus benjamina) que de magnifiques marjolaines ramenées d'Amérique latine, aux côtés d'agaves et autres hoyas. La beauté des lieux, les senteurs qui s'en dégagent et les yeux pétillants de bonheur de cette dame lorsqu'elle retrouve son «carré vert» ne manquent jamais d'apaiser le visiteur et l'inviter à la méditation.