En 1991, un nouveau vocable fait son apparition en Algérie : huissier de justice. Une profession devenue indispensable puisqu?il fallait donner un «coup de pouce» aux tribunaux. La tâche consistait à accélérer l?application des décisions de justice et à éviter l?entassement des dossiers et des affaires. Cette année-là, un décret a été élaboré, suivi d?un autre deux ans plus tard, soit en 1993. Ces deux décrets portaient sur l?organisation et la réglementation et pour l?empêchement de toute éventuelle dérive. Mais depuis, l?on ne cesse de diaboliser ? à tort, à raison ? ? ces «commis» de la justice. Aujourd?hui, des citoyens s?élèvent çà et là pour dénoncer de «graves dérives». Arnaque : le mot est galvaudé, ressassé. Des plaignants qui se disent détroussés, d?autres ayant vu leurs affaires traîner en longueur. Et ce sont toujours ces huissiers, hommes de loi, qui sont cloués au pilori. On leur impute l?impardonnable grief de faire souffrir le martyre à leurs clients sous le fallacieux argument de l?attente de l?autorisation du procureur pour passer à l?action. Mais ne serait-il pas aussi offensant que de faire porter le chapeau à toute la corporation et dire que tout le corps des huissiers de justice, noble à bien des égards, est gangrené ?