Préférence - Nombreux sont les Algériens qui veulent faire de longs déplacements et attendre la nouvelle année sous le magnifique ciel de Taghit, Beni Abbès ou Djanet. Cette année encore, les villes du Grand Sud algérien s'apprêtent à recevoir des dizaines de centaines de vacanciers. Mais malgré cela, il faut reconnaître que l'un des principaux pôles d'attractions de touristes étrangers de l'Algérie, le Sud, connaît en ce moment une situation critique, de l'avis même des professionnels du secteur. Il ne serait pas uniquement en perte d'attractivité pour les touristes étrangers, mais également pour les Algériens. Preuve en est : très peu d'agences de voyages nationales font la promotion de cette destination à l'occasion de la célébration des fêtes de fin d'année. Au début du mois de décembre, la wilaya de Tamanrasset n'avait recensé que 643 touristes entre janvier et novembre 2012 contre près de trois fois plus (1 807), à la même période l'année dernière, selon sa direction du tourisme. Djanet et Tamanrasset constituent les principales destinations des touristes étrangers dans le Grand Sud algérien. Ils étaient plus de 12 000 à y avoir passé leurs vacances de fin d'année en 2007 - en hausse de 20 % par rapport à la même période de l'année 2006 -, selon les statistiques fournies à l'époque par l'Office national du tourisme (ONTA). L'ancien ministre du Tourisme, Smaïl Mimoun, avait avancé le chiffre de 35 000 touristes recensés dans la wilaya de Tamanrasset durant la saison 2011-2012, ce qui avait largement été réfuté par les voyagistes spécialistes de la région. Selon Bachir Djerribi, président du Syndicat national des agences de voyages (SNAV), cette année, «la fréquentation globale des destinations du Sud algérien a baissé de 90 % par rapport à 2011». La situation s'est aggravée après la fermeture de plusieurs itinéraires touristiques les plus fréquentés dont celui de Tamanrasset-Djanet. En 2010, la direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset avait, par souci de sécurité, interdit certains «circuits touristiques reliant les villes de Tamanrasset et Djanet», demandant aux voyagistes «de ne pas emprunter ces parcours afin de garantir la sécurité des touristes et des ressortissants étrangers». Du côté officiel, l'on tente tant bien que mal de valoriser le potentiel touristique du Grand Sud. Rappelons dans ce sillage la tenue récemment à Béchar des journées de promotion du secteur du tourisme dans la région de Béni-Abbes. Initiée à l'occasion du lancement de la saison touristique dans le Sud, cette manifestation, qui s'étalera jusqu'au début du mois de janvier, a été marquée par l'ouverture de plusieurs expositions sur les différentes potentialités touristiques que recèle cette région. Il convient de faire également part, de la politique prix qu'il faudrait impérativement revoir. L'ONAT constate qu'il y a «une légère baisse» des nationaux due probablement à l'effondrement du pouvoir d'achat et à la cherté du billet d'avion. Un vol d'Air Algérie Alger - Tamanrasset - Alger coûte 30 000 DA. Un séjour au Sud revient très cher : il faut prévoir entre 50 000 et 100 000 DA pour passer une bonne semaine à Tamanrasset.