Avis - Le modèle méditerranéen en matière de nutrition serait le mieux indiqué pour éviter certaines maladies, selon les spécialistes. Les participants au 1er Congrès international de la Société algérienne de la nutrition (SAN) organisé en décembre dernier, ont tous plaidé pour le retour au modèle traditionnel de nutrition. Basée essentiellement sur des légumes, du poisson et de l'huile d'olive, cette alimentation considérée comme étant très saine est «nécessaire pour la prévention de certaines maladies», selon les nutritionnistes. La Méditerranée a su conserver, au fil des siècles, un régime diététique qui mérite aujourd'hui d'être mis en valeur pour le bien-être de ses populations. Il «est l'un des meilleurs dans le monde» d'où la nécessité «de sa préservation pour la prévention de certaines maladies, notamment l'obésité favorable à des maladies graves comme le cancer du sein», explique le Dr Hadj Lakehal Belkacem, responsable du département de prévention et de promotion de la santé à l'Institut national de la santé publique (INSP). Une réflexion sur laquelle a tenu à revenir et à confirmer un autre spécialiste en nutrition venu du Maroc. Le Pr Rabie Bahae a insisté sur l'importance de se réapproprier le régime alimentaire méditerranéen pour ses bienfaits sur la santé. Pour lui, l'alimentation méditerranéenne «a prouvé son efficacité et son effet positif sur la santé de l'individu comme modèle adaptable et préventif de nombreuses maladies». Les études réalisées dans ce domaine font état d'une nette régression des maladies cardiovasculaires et du diabète type 2 et de l'obésité pour les fidèles de la diète méditerranéenne. La sensibilisation reste ainsi le meilleur moyen de lutte contre l'alimentation rapide et peu diététique servi dans les fast-foods et sur laquelle se rabat la population estudiantine notamment pour ses prix accessibles. «Les associations et les institutions de la nutrition ont un rôle important de diffusion de la culture du modèle alimentaire méditerranéen en voie d'extinction devant la prolifération des fast-foods», de l'avis de Denis Lairon de l'université de Marseille. Dans sa communication sur «l'alimentation durable : concepts et pratiques face aux enjeux présents et futurs», M. Lairon plaide pour des campagnes de sensibilisation en direction des propriétaires de fast-foods. Ces derniers devraient prendre conscience de l'importance de changer les modèles de sandwiches vendus aux consommateurs constitués en grande majorité d'étudiants et d'enfants. Dans une société qui «fut, dans un passé proche, attachée aux repas traditionnels», les fast-foods n'auront certainement pas de mal à vendre des sandwiches méditerranéens, selon les intervenants. Le Congrès international de la Société algérienne de la nutrition (SAN) a vu la participation de 50 professeurs et chercheurs d'Algérie, de France, du Maroc et de la Tunisie et de 80 laboratoires scientifiques. Ils se sont longuement étalés sur la thématique de l'alimentation durable. Mais aussi sur «les comportements nutritionnels et leurs effets sur le corps de l'enfant et de l'adolescent».