Décisions - Tripoli, Alger, Tunis décident de gérer ensemble la sécurité aux frontières avec la création des points de contrôle commun et la tenue des rencontres périodiques. Cette décision a été prise par les Premiers ministres algérien Abdelmalek Sellal, libyen Ali Zeidan, et tunisien Hamadi Jebali, réunis hier samedi à Ghadamès, dans le sud-ouest de la Libye. Les trois dirigeants se sont engagés à « créer des points de contrôle communs aux frontières et à intensifier la coordination et la coopération dans le domaine sécuritaire, à travers des patrouilles en concomitance », selon un communiqué conjoint. Ils doivent également tenir des rencontres périodiques sur cette question. Sellal a indiqué dans ce cadre que « des rencontres seront organisées tous les quatre mois pour réunir les Chefs de gouvernement de ces pays outre les rencontres périodiques des responsables en charge de la sécurité pour une meilleure coordination et en vue de mieux faire face aux dangers qui menacent la région ». Cette réunion d'un jour a été sanctionnée par un communiqué commun dans lequel les trois parties ont mis l'accent sur la nécessité de « conjuguer les efforts pour faire face aux dangers et menaces sécuritaires en adoptant une approche sécuritaire coordonnée dans le cadre d'une stratégie globale ». Dans le même contexte, les trois pays ont souligné la nécessité « d'intensifier les échanges de visites entre les hauts responsables des services de sécurité concernés des trois pays en vue d'approfondir les contacts et de renforcer la confiance, d'élaborer des programmes de formation au profit des cadres qualifiés, d'échanger les expériences outre la conclusion d'un accord de coopération sécuritaire et la relance des accords de coopération judiciaire et juridique déjà conclus ». A ce propos, il a été convenu de « la mise en place d'un mécanisme de suivi et de contact au niveau des ministres de l'intérieur des trois pays pour faire face à tout incident ou développements sécuritaires au niveau des frontières communes ». Concernant la situation prévalant dans la région du Sahel notamment la crise malienne et ses graves répercussions sur la sécurité et la stabilité des trois pays, les participants se déclarent profondément préoccupés poursuit le communiqué. Abdelmalek Sellal a réitéré à ce titre le soutien de l'Algérie au dialogue dans cette région appelant à la prudence à l'égard de « l'impact direct » de la crise malienne sur la région, notamment en ce qui concerne la propagation et la circulation des armes. Les trois Premiers ministres affirment « leur plein soutien au gouvernement et au peuple du Mali », soulignant la nécessité de « trouver une solution politique à la crise » dans ce pays en « encourageant le dialogue entre les différentes composantes de la société malienne de manière à préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays dans le cadre du respect de la légalité internationale ». Les travaux de cette réunion tripartite a été qualifié par Sellal d' « historique pour la région tout entière », ajoutant que « plusieurs pays arabes et africains font face à un terrorisme barbare, au crime organisé et au blanchiment d'argent ».