Dénouement - Après 15 jours de grève, les travailleurs d'Algérie Poste ont repris ce matin le travail. Après deux interventions infructueuses et des promesses qui n'ont pas convaincu au départ les grévistes, le ministre a finalement réussi à désamorcer une crise qui allait droit vers le pourrissement. Dans le milieu des usagers d'Algérie Poste, on s'est demandé, avec raison, si les travailleurs de cette institution avides de printemps, avaient le droit de faire grève sans assurer un service minimum pour leur permettre de retirer qui son salaire, qui sa retraite, qui sa bourse d'étudiant. Depuis le 30 décembre dernier, certains bureaux de poste ont connu un mouvement de protestation de postiers, avant de prendre de l'ampleur pour se généraliser à travers le pays. Cet état de fait a provoqué un mécontentement chez de nombreux clients d'Algérie Poste qui ont refusé d'être pénalisés par cette grève, plus particulièrement en ce qui concerne le retrait de leur argent. Une question légitime qui s'est imposée alors qu'en plus des revendications qui se sont avérées légitimes, la direction générale d'Algérie Poste avait refusé de reconnaître la légalité du recours au débrayage illimité au mouvement de contestation. Il y a lieu de rappeler que la corporation a observé une grève en avril 2012. Le mouvement a été gelé, après avoir arraché un accord de principe pour la prise en charge effective des doléances des travailleurs. Un engagement non respecté de la part des responsables. Aussi, cette grève avait coïncidée, et c'est loin d'être un hasard, avec la période de paiement des salaires et autres pensions de retraite, ce qui n'a pas manqué de faire perdre patience à un grand nombre de citoyens plutôt las d'être ainsi à chaque fois pris en otage. La direction générale de l'entreprise de même que le ministère des PTIC ont avancé au début que «la situation financière précaire d'Algérie Poste ne permettait pas des augmentations de salaires». Mais devant l'intransigeance des travailleurs et la dureté de leur mouvement de grève, ils ont fini par abdiquer et se soumettre aux doléances des postiers au «compte-gouttes», pour reprendre Omar Kassi, l'un des délégués des travailleurs. C'est le ministre qui a, en effet, pris l'initiative d'intervenir de manière radicale, suite à l'échec de la direction générale de l'entreprise et des représentants de la fédération des travailleurs de la poste à mettre fin au débrayage. Dans un climat instable qui commandait d'agir prestement et qui ne laisse de place à aucune interprétation «clientéliste», les responsables de cette administration ont préféré tourner le dos à des accords pourtant consignés dans des documents officiels, tels le contenu de la convention collective dont les travailleurs attendent l'application depuis l'année 2008 et la convention approuvée par le conseil d'administration et signée entre Algérie Poste et le partenaire social en mai 2011.