Déclarations - Trois jours après son intronisation à la tête du Conseil d'administration du MCA, M. Amrouche a eu sa première sortie médiatique, hier sur les ondes de la Chaîne III. L'invité de Maâmar Djebbour dans l'émission «Football Magazine», n'a pas vraiment convaincu l'opinion et encore moins les supporters du club, qui s'attendaient à une meilleure prestation de leur nouveau président. Au début de son intervention, M. Amrouche a rappelé les parts du capital de la société qu'il préside, sans nommer les personnes physiques détenant les 12,5 %, que sont M.M. Longar et Gaceb. Est-ce un oubli ou ne voulait-il pas les nommer ? Il rappellera, en revanche, que le CSA/MCA détient 10 % des actions, mais sans prendre la peine de désigner qui en était le président ou les membres. Il reconnaîtra par la suite que trois représentants du CSA, en l'occurrence Kamel Kasbadji, Djamel Rachedi et Mohamed Smaïl ont été reçus récemment par les responsables de Sonatrach. N'y a-t-il pas contradiction ? Concernant l'assemblée générale de mardi dernier, M. Amrouche a indiqué qu'il fallait mettre fin au vide juridique depuis le rachat par Sonatrach des parts des actionnaires de l'ex-SSPA/Le Doyen et de réadapter les statuts avec l'ambition de faire du Mouloudia un grand club à la dimension continentale. A la question de savoir pourquoi le CSA/MCA n'était pas présent à l'assemblée générale des actionnaires, M. Amrouche développera une drôle d'explication : comme M. Brahmia Amar, qui n'est autre que le président du CSA, est un cadre de Sonatrach on lui a envoyé sa convocation à la... villa de Chéraga, le siège certes de l'association, mais qui n'est pas occupée par cette dernière ! Du moins, l'association légale, celle qui a reçu son agrément de la part des pouvoirs publics, mais que M. Amrouche feint d'ignorer en avançant qu'elle n'avait qu'un récépissé, ce qui est faux. Malgré cette petite pirouette, M. Amrouche ne dira pas pourquoi M. Bedja a refusé l'entrée des membres le jour de l'AG alors qu'ils s'étaient présentés mardi sur le lieu de la réunion. Le nouveau président du CA se contentera seulement de dire que le représentant du CSA sera désigné ultérieurement et que l'entrée à la direction des affaires sociales de Sonatrach, à Saint-Michel, est réglementée, c'est pourquoi les membres du CSA/MCA ont poireauté au parking ! Le parti pris de M. Amrouche était tellement flagrant que l'animateur de l'émission a esquissé un rire qui en disait long sur l'attitude de son invité. Poursuivant son intervention, M. Amrouche annoncera que la nouvelle société honorera tous les actifs et les passifs de la SSPA/Le Doyen, après qu'un cabinet externe eut expertisé les comptes. Du coup, qu'est-il advenu de la mission dépêchée il y a quelques mois par Sonatrach pour éplucher les comptes de la SSPA, soit la veille de la reprise du club ? Autre zone d'ombre. Mais M. Amrouche annonce déjà la couleur : après l'assainissement des dettes, la Sonatrach augmentera le capital à hauteur de 300, voire 500 millions de dinars, ce qui forcera les autres actionnaires à augmenter leurs parts ou à disparaître ! Le coup est bien calculé pour se débarrasser des actionnaires X et Y, comme les a qualifiés M. Amrouche. Et pour finir en beauté, il dira : «L'origine de l'argent ne nous intéresse pas», pour expliquer qu'il ne voulait rien savoir si les ex-actionnaires avaient payé leurs parts avec leur argent ou celui du CSA. L'objectif Une Ligue des champions avant 2021 Lors de son intervention radiophonique, M. Amrouche a annoncé que l'ambition de son équipe est de faire du Mouloudia d'Alger un grand club et qu'une feuille de route a été élaborée pour asseoir la politique du club. Cela débutera par l'aspect organisationnel où une grande direction technique sera mise en place en même temps qu'une structure administrative et financière chevronnée. Le club s'appuiera également, à moyen terme soit cinq ans, sur la formation des jeunes et faire des recrutements un acte exceptionnel, à l'image du FC Barcelone, modèle que voudrait imiter l'intervenant. Ce dernier affichera même les ambitions du club : accrocher une deuxième étoile continentale avant 2021, soit avant l'année du centenaire du Mouloudia. Même pour la saison en cours, il espère que les hommes de Menad gagneront au moins un titre, et pourquoi pas le doublé. Rien que ça ! Le nouveau président du conseil d'administration dira que le rôle de la nouvelle équipe, est de réunir les meilleures conditions pour garantir la réussite du club et donc de la société qui n'est en fait qu'une filiale parmi les nombreuses que compte la Sonatrach. Enfin, M. Amrouche, qui a donné l'impression de ne pas bien maîtriser son sujet, du moins en ce qui concerne le MCA, avouera qu'il ne sait pas si une convention a été signée entre les ex-actionnaires de la SSPA/Le Doyen et l'ancien bureau du CSA, mais si cela n'a pas été fait, les choses se feront dans le cadre de la réglementation. La colère Kasbadji dénonce l'atteinte à l'honneur des Mouloudéens Pour permettre au CSA/MCA de s'exprimer et donner son avis sur la situation qui prévaut au Mouloudia, c'est son SG, Kamel Kasbadji, qui a été convié à le faire. Ce dernier n'a pas hésité à dénoncer l'attitude du directeur des finances, M. Bedja, qui a fait d'une plainte une décision suspensive du CSA/MCA, en lui refusant l'accès à l'AG des actionnaires, mardi dernier. «Nous considérons que ce refus, est une atteinte à l'honneur du Mouloudia et de ses représentants. Les Mouloudéens sont déçus et en colère. Arrêtons de se moquer du monde, ce genre de comportement ne se passe qu'en Algérie. Comment refuser l'accès à d'honorables représentants sous prétexte d'une décision sans fondement juridique. M. Amrouche, je vous demande de ne pas céder à tout ce qui vous vient de l'extérieur et revenez à la légalité». En réponse à cette sortie de Kasbadji, M. Amrouche ne trouvera pas mieux que de rendre simplement hommage à son collègue Bedja, qui, selon lui, a rendu de grands services au MCA. En tout cas, lors de cette sortie médiatique, M. Amrouche occultera plusieurs dossiers que les Mouloudéens connaissent bien, comme ces bilans financiers non certifiés depuis 2010 et présentant de flagrantes anomalies, mais dont personne ne veut parler.