Décision Coupant court à tous ses détracteurs et rumeurs sur ses intentions, Sonia Gandhi a renoncé au poste de Premier ministre malgré son triomphe électoral. Sonia Gandhi, qui a annoncé, hier, qu'elle renonçait au poste de Premier ministre de l'Inde, avait, en fait, pris sa décision dès la veille et ce en dépit du «veto» de ses alliés électoraux, a rapporté, ce mercredi, le quotidien The Hindu. Selon ce journal, les alliés électoraux de Mme Gandhi, informés dès lundi de la décision, avaient mis leur «veto» à son retrait, mais cela ne l'a pas empêchée d'écouter sa «voix intérieure» et d'annoncer le jour suivant au pays qu'elle ne serait pas Premier ministre, après une violente campagne contre ses origines italiennes. Avant cette annonce, il y a eu une «partie de bras de fer» entre, d'un côté, une «minorité morale», composée de ses deux enfants, Rahul et Priyanka, ainsi que «d'un ou deux proches», et de l'autre, une «majorité politique», représentée par les dirigeants du parti du Congrès qui ont cherché à faire revenir Sonia Gandhi sur sa décision en rassemblant «des foules» devant sa résidence à New Delhi, a ajouté le Hindu. Le quotidien a également annoncé que tous les alliés du Congrès avaient déjà été «sondés de manière informelle» sur la candidature de Manmohan Singh au poste de Premier ministre et que «tous avaient répondu qu'ils accepteraient la décision du Congrès». La presse indienne a rendu hommage ce matin au «sacrifice» de Sonia Gandhi qui a renoncé à briguer le poste de Premier ministre. Evoquant ce coup de théâtre politique le quotidien Hindustan Times a estimé que «c'était l'un des moments les plus extraordinaires de l'histoire politique de l'Inde et peut-être de n'importe quelle démocratie parlementaire». Le journal a aussitôt rappelé que Sonia Gandhi avait gagné un «pari impossible» en remportant les élections, qu'elle avait une «majorité écrasante» dans le nouveau Parlement et surtout qu'elle avait «bravé une campagne ciblée et abusive» contre ses origines italiennes. Le Hindustan Times n'a pas mâché ses mots contre les leaders défaits du camp nationaliste hindou, auteurs de cette campagne «idiote et mesquine», alors que, dès le départ, Sonia Gandhi avait fait savoir qu'elle ne se battrait pas pour le poste de Premier ministre. De son côté, Harish Khare, journaliste renommé du quotidien The Hindu, a écrit une lettre ouverte à Sonia Gandhi, déclarant : «En écoutant votre voix intérieure, vous avez accompli un grand acte de renoncement» suivant ainsi «une ancienne tradition (hindoue) de cette terre», contrairement aux «esprits étriqués» d'une droite nationaliste «arrogante» qui cherchait à utiliser la question de «vos origines étrangères» pour «diviser» l'Inde. Autrement dit, écrit l?auteur, Sonia Gandhi a «rétabli la confiance du peuple en la noblesse de la politique et du service public».