Une soirée musicale alliant le jazz de composition à l'expérimental a été animée hier soir à la salle El Mougar à Alger par le duo italien Antonello Salis et Fabrizio Bosso, qui ont été accompagnés par le saxophoniste algérien, Khelil Guechoud. Organisée par l'Institut culturel italien d'Alger, cette soirée, dédiée à un style particulier de jazz, entre dans le cadre d'un programme d'échange culturel algéro-italien initié par l'Institut, concrétisé sur scène par une partie du spectacle qui a réuni les musiciens des deux pays. Sur scène, les musiciens italiens présentent quelques pièces composées de plusieurs morceaux aux inspirations différentes, la longueur des pièces et l'aspect expérimental inhabituel sur scène font que le public tarde à adhérer à ce spectacle particulier. Le pianiste, Antonello Salis, avec son jeu très énergique imposant un rythme élevé à son trompettiste, Fabrizio Bosso, donne l'impression d'être en compétition de puissance au piano, en plus le jazzman se permet de jouer sur les sonorités du piano en jouant directement sur les cordes ou en y déposant des petits instruments de percussion. Durant le spectacle, la trompette servait plus de nappe sonore ou de ponctuation à la virtuosité et à la puissance du pianiste, grâce notamment au dumb permettant d'enregistrer une séquence et de la diffuser en boucle pour rejouer dessus, déchargeant ainsi les deux musiciens d'une réelle section rythmique ou Basse. Dans ce spectacle tiré de leur album Stunt, les deux musiciens poussent l'expérience jusqu'à jouer des compositions en accéléré, passé à l'accordéon Antonello Salis reproduit même les interférences hertziennes pour donner l'impression au public d'écouter le morceau à la radio. En dernière partie du spectacle le saxophoniste algérien, Khelil Guechoud, fera son entrée sur scène pour appuyer la section cuivre du duo, qui présentait un programme jazz sur un rythme funk, avec les sonorités de ses trois saxophones.