Le Théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh de Béjaïa s'est drapé, à l'occasion de la sortie de sa nouvelle pièce, mardi soir, dans les oripeaux de l'insurrection de 1871, en mettant en scène le portrait et l'épopée de «Cheikh Aheddad». La pièce, écrite par Mohand Aït-Ighil et mise en scène par Omar Fetmouche, déroule jusqu'au détail, le contexte ayant présidé et marqué l'éclatement de cette révolte populaire en mettant, en avant le rôle du Cheikh. Sa particularité, par-delà les faits d'armes et la férocité des combats livrés alors, il y en a eu 340, selon l'auteur, cette pièce a su clarifier la place et le rôle de chacun des artisans de l'insurrection. S'appuyant sur des textes et des dialogues d'une extrême subtilité et une mise en scène fort élaborée, la pièce immortalise, son engagement, sa générosité, son don de soi pour son peuple et sa patrie dont le déroulement a manifestement captivé. Pourtant, elle est l'antithèse du divertissement, ayant été jouée sur un ton à la fois grave et dramatique, que seuls les tableaux chorégraphiques et les chœurs des femmes accompagnant les moudjahidine au combat, ont atténué. La tragédie, en fait, était pesante de bout en bout, exacerbée avant la tombée de rideau, par la mort du héros, et la déportation de ses enfants. «La situation historique a imposé la situation théâtrale», se justifie M. Fetmouche, heureux des émotions suscitées et des réactions «positives» du public. «Il n'y a pas de fioritures. Et les comédiens ont été époustouflants», a-t-il indiqué à l'APS.