Hommage - El-Djamilat, une production du théâtre régional d'Annaba à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance nationale, est un hymne à la femme, à son courage et à sa détermination. La pièce, mise en scène par Sakina Mekkiou, plus connue sous son nom d'artiste Sonia, sur un texte de Nadjet Tibbouni, est un hommage à toutes les Algériennes qui ont combattu contre l'occupation coloniale. Présentée hier sur les planches du Théâtre national, la pièce est jouée par cinq comédiennes connues pour leur talent, à savoir Lynda Salem, Lydia Laârini, Raja Houari, Mouna Bensoltane et Amel Hanifi. La pièce qui met en exergue tous les sacrifices et toutes les souffrances des Algériennes, a suscité, par la manière dont le jeu a été mené, une vive émotion du public. L'assistance a été transportée durant la Guerre de Libération nationale, où elle a redécouvert l'esprit nationaliste et combatif de Djamila Bouhired, de Fadéla Saâdane et de Hassiba Ben Bouali entre autres qui ont consacré toute leur vie à la défense de la cause nationale et à la libération du pays du joug colonial. Ainsi, la pièce, qui évolue dans une atmosphère sombre et un décor peu éclairé, relate la souffrance et le combat des moudjahidate durant la Guerre de l'indépendance de l'Algérie. L'on est en 1961, dans une des cellules de la prison de Serkadji. Cinq moudjahidate se rencontrent, et toutes sont condamnées à mort. Toutefois, elles bravent courageusement cette sentence en rêvant de liberté et d'indépendance pour leur pays. En effet, depuis leurs geôles, elles racontent leur combat et leur rêve, chantent leur liberté confisquée et relatent l'histoire de toutes ces courageuses femmes algériennes qui se sont sacrifiées pour la patrie, pour une Algérie libre et indépendante. El-Djamilate, qui fera l'objet d'une tournée à travers 25 wilayas du pays, se veut un hommage vibrant et appuyé aux moudjahidate, et à toutes les militantes de la cause nationale, ces Algériennes, connues ou anonymes, qui ont lutté contre le colonialisme français sous toutes ses formes. S'exprimant sur la pièce, Sonia, la metteur en scène, dira : «Nous avons voulu rendre hommage à ces grandes dames de la Révolution algérienne. C'est là un devoir de mémoire et une reconnaissance à toutes celles qui se sont sacrifiées pour leur amour de la patrie et ont investi toute leur vie dans la Lutte de libération nationale. Nous avons voulu immortaliser leur combat et rappeler toutes les souffrances horribles qu'elles ont vécues dans la sinistre prison de Serkadji. Et même si l'histoire est un peu fictive, elle est basée sur des faits réels.»