Résumé de la 2e partie - Lahcène menaça Seddik de le tuer s'il faisait quoi que ce soit contre Romela. Après avoir roulé toute la nuit, il décida que pour ses enfants, il ne ferait rien. Mais à son retour, il trouva sa femme partie avec lui. Sa belle-mère habitait la périphérie de la capitale, dans une petite villa entourée d'un grand jardin. Seddik sonna et ouvrit la grille, la première personne qui sortit fut Romela, elle resta figée par la peur de le voir aussitôt et aussi par la position que prenait son mari. En effet, ce dernier se mit en position de tir, le genou gauche à terre, tendit le bras tout en enlevant la sécurité du revolver, vida le chargeur instantanément sur le cœur de sa femme, cette dernière, collée au cadran de la porte par l'impact des balles, ne tomba pas. Seddik stupéfait ne comprenait pas ce qui se passait. Il se mit carrément à genoux et leva les bras vers le ciel pour implorer Dieu et dans un accès de rage hurla : «O, mon Dieu, pourquoi la protéger après ce qu'elle a fait, pourquoi ? A moins que tu ne veuilles que ce soit moi qui disparaisse...» Sur ce, il lâcha le premier revolver et prit de la main gauche le second, enleva le cran de sécurité. Au moment où il allait le diriger vers sa tempe, son beau-frère se rua sur lui, craignant que Seddik ne commette l'irréparable. Un coup de feu retentit et ce fut le beau-frère qui reçut la balle dans le ventre. Voyant son fils s'écrouler, du sang gicler de son ventre, la belle-mère se jeta sur son gendre pour le désarmer, mais ne parvint pas. Il colla le revolver sur sa tempe et tira mais comme la main de la belle-mère était agrippée à celle de Seddik, le coup partit, cette dernière avait tiré sans se rendre compte qu'elle venait, sans le vouloir, de le tuer une seconde fois. Pâle, Romela comprit que Seddik était mort, elle se précipita sur son frère pour lui porter secours. Celui-ci se dégagea autant que faire se peut et lui dit qu'il avait déjà des doutes sur ce qu'elle leur avait raconté. Elle leva la tête vers sa mère et lui tendit un bout de cuir tout écrabouillé et lui dit : «Mère, le porte-monnaie que tu m'as demandé de cacher et où il y avait deux pièces de cinq dinars m'a sauvé la vie...» Sa mère la regarda avec des yeux incrédules, tout en sachant que ce qu'elle allait lui dire n'était que pure vérité : «Ta vie ne vaut que deux pièces de cinq dinars, celle de Seddik de l'or. Qu'as-tu fait ? Qu'est-ce que tu nous as fait ? Que m'as-tu fait faire ?» Tout en regardant son gendre inerte, baissant les bras d'un geste d'impuissance. Quelques jours après le drame qui secoua tout le quartier et surtout toute la famille, Seddik n'était pas encore enterré. Son corps, toujours à la morgue, fut autopsié et attendait la décision du tribunal militaire pour être inhumé. Son fils aîné vint voir sa mère et lui dit de but en blanc : «Je ne veux pas que tu assistes à l'enterrement de mon père et je ne veux plus jamais te revoir.» Par la suite, il rendit visite à son oncle à l'hôpital et dont l'état ne s'améliorait pas. Le petit jeune homme, les larmes aux yeux, demanda de pardonner à son père : «Je n'ai rien à pardonner à ton père, c'est plutôt à Dieu et à Lui Seul de nous pardonner», lui répondit-il dans un souffle. Huit jours plus tard, Seddik fut enterré, la belle-mère dit tout haut qu'elle avait vu son gendre aimer et chérir sa fille, qu'elle l'avait vu aussi lui tirer dessus. Qu'il eût mieux valu que sa fille soit morte. Si Dieu a voulu qu'elle vive, c'est pour mieux payer ses fautes dans la vie avant d'aller dans l'au-delà. Tous les vendredis que Dieu fait, la belle-mère n'avait d'autre rendez-vous que celui de se recueillir sur sa tombe. En revenant de l'enterrement, le père et la mère de Atika, abattus, pensaient «au curieux» destin d'un homme qui, du jour au lendemain, a basculé. Ce destin, Atika le voyait comme un chemin droit semé d'embûches qu'il fallait, soit éviter, soit contourner. Mais peut-on contourner l'incontournable ?