Rapport n Le représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, a affirmé, hier, mercredi, à Alger, que la situation en Syrie empire. Lakhdar Brahimi a assuré qu'il poursuivra sa mission «en dépit des difficultés» auxquelles il est confronté. «Le seul et principal souci» de ce dernier est que le peuple syrien retrouve sécurité et stabilité», a-t-il souligné à la presse à l'issue de l'audience que lui a accordée le président de la République. Le Président Bouteflika «qui connaît parfaitement la Syrie a souhaité voir une sortie de crise imminente en Syrie et le peuple syrien régler ses problèmes au mieux de l'intérêt national et de manière à préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale», a-t-il affirmé. «Je suis attentif aux conseils fraternels du président de la République, à travers lesquels il a souhaité voir le peuple syrien retrouver bien-être, sécurité et stabilité», a-t-il ajouté. Il a indiqué avoir présenté au président Bouteflika lors de cet entretien «un exposé sur la situation et les derniers développements en Syrie» entre autres thèmes. «Je me rends maintenant au Caire (Egypte) où se trouve notre bureau. Nous sommes en contact avec les différentes parties y compris l'opposition», a-t-il dit, citant «les récentes déclarations du Cheikh Moaz el Khatib au sujet des négociations entre l'opposition qu'il dirige et le régime syrien». «C'est une initiative personnelle bien inspirée de cheikh Ahmed Moaz El Khatib, en dépit des réactions diverses d'autres membres de son groupe», a déclaré M. Brahimi, dans une interview au quotidien français La Croix, à paraître ce jeudi. «C'est un élément positif qui a été jugé comme tel par la communauté internationale, les pays occidentaux aussi bien que la Russie et l'Iran. Ce n'est pas suffisant pour qu'il y ait un processus de mise en œuvre d'un projet de solution politique», a-t-il ajouté. Y a-t-il aujourd'hui une fenêtre pour avancer vers la résolution du conflit syrien ? «Pas pour le moment», a répondu M. Brahimi, qui annonce une rencontre à une date indéterminée entre le ministre russe des Affaires étrangères et le secrétaire d'Etat américain. «Américains et Russes se parlent. Sergueï Lavrov et John Kerry vont se rencontrer mais ne travaillent pas encore sur un plan de sortie de crise», a affirmé M. Brahimi. Le médiateur a également évoqué la perspective pour la Syrie de passer d'un régime présidentiel à un régime parlementaire pour «lever l'ambiguïté» sur l'avenir du Président Bachar El Assad. L'accord de Genève, adopté le 30 juin 2012 par le Groupe d'action sur la Syrie, dans lequel figuraient la Russie et les Etats-Unis, «avait mis de côté la question du rôle laissé à El Assad», a rappelé M. Brahimi. «Cette ambiguïté constructive doit être levée à un certain moment en disant que le gouvernement de transition aura les pleins pouvoirs exécutifs et qu'il n'y aura pas de pouvoir en dehors de lui. Ce gouvernement de transition gouvernera le pays jusqu'à l'organisation des élections», a déclaré M. Brahimi. «J'ajoute que si on passe d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, la question de la candidature de Bachar El Assad ne se posera plus», a-t-il soutenu.