La pièce Asfar ennar el barida, mise en scène par Haïdar Benhoucine et écrite par Saïd Hammoudi, a été présentée, hier, à Tlemcen. Cette nouvelle pièce, qui est à sa cinquième représentation, raconte l'histoire d'un écrivain poète, Safroune, par le biais duquel l'auteur de la pièce pose moult questionnements sur l'état de la culture, de la pensée arabe et des penseurs, des écrivains et autres hommes de culture. C'est en quelque sorte une remise en question qui se veut une critique constructive du passé afin d'avancer dans le présent. Tantôt en arabe classique, tantôt en dialectal, le texte, d'une forte profondeur et qui donne beaucoup à réfléchir sur diverses questions philosophiques et culturelles du monde arabe de manière générale, est «superbement» interprété par sept jeunes comédiens et comédiennes. Haïdar Benhoucine, qui a déjà mis en scène la pièce El Hallaj à l'occasion de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», revient, cette fois-ci, avec une pièce où il brise toutes les règles techniques de la mise en scène théâtrale. «J'ai tenté de ne pas respecter l'enchaînement classique de l'écriture théâtrale. J'ai sciemment laissé la liberté aux comédiens d'assimiler le texte et les personnalités qu'ils interprètent, afin de donner le meilleur d'eux-mêmes», a-t-il déclaré à l'APS. La pièce est «une tentative dans le théâtre de l'absurde où l'illogique a, sans aucun doute, une logique et un fil conducteur», a-t-on estimé. Les sept comédiens jouent en même temps sur scène dans un décor sobre prémédité qui laisse le spectateur se concentrer plus sur le fond et le contenu de la pièce que sur les «choses esthétiques utilisées souvent dans les pièces de théâtre».