Résumé de la 1re partie - Sur le chemin du restaurant, le professeur d'arabe se rappelle qu'il doit passer chez lui pour nourrir ses chiens. Lilia prend peur, mais Sadjia l'encourage. C'était une nuit sans lune, Lilia voulait se rassurer en se disant que s'il devait arriver quelque chose, ce serait un soir de pleine lune. Elle avait du mal à suivre la conversation. Elle regardait toutes les pancartes. Au bout d'une demi-heure, Boufarik était loin derrière eux. Ils se dirigeaient maintenant vers Blida. Elle fit la remarque au prof qui lui dit : «On arrive bientôt...» Au bout d'un moment, ils dépassent Blida. Sadjia est paralysée par la peur. Seul le ronronnement du moteur se fait entendre. Ils sont sur une route bordée d'arbres, sans lampadaires, cela donne l'impression d'être dans un tunnel. Puis, brusquement, le chauffeur bifurque à droite pour s'engager dans une piste. Au bout d'une dizaine de minutes, ils arrivent devant une maison en pleine campagne comme un amas noir au milieu du néant. Les chiens aboient. Lilia dit avec une petite voix : «Qu'on leur donne à manger et vivement qu'on reparte...». «Mais où est la bouffe des chiens ? », pensa-t-elle. Elle regarde le prof et voit une étincelle d'une rare cruauté. Elle refuse de croire ce qu'elle vient de comprendre. A peine descendue de voiture, Lilia prend la main de son amie et lui dit : «Cours aussi vite que tu peux.» Elle s'exécute tout en criant : «Par où ?». «Suis-moi, c'est tout», répond son amie tout en se hasardant à regarder en arrière. A sa grande surprise, les deux hommes ne les suivent pas. Elle a doublement peur. Une peur indescriptible que ses soupçons ne se concrétisent. Elle agrippe la main de sa copine et court encore plus vite. Elles entendent aboyer loin, derrière elles. Ils ont lâché les chiens. Elles accélèrent, le souffle coupé par l'effort, ne se rendant pas compte qu'elles pataugent dans l'eau, puis brusquement le sol se dérobe sous leurs pieds. Lilia comprend très vite qu'elles ont atterri dans un trou plein d'eau, laquelle eau leur arrive aux genoux. Lilia cherche rapidement la tête de Sadjia et lui plaque la paume de la main sur la bouche. Elles entendent les aboiements des chiens çà et là. Ils ont dû perdre leurs traces. «Que va-t-on donner aux chiens maintenant ?...» Cela tombe tel un couperet. Lilia sent sa copine s'alourdir. Elle vient de perdre connaissance. Les chiens semblent s'éloigner, Lilia s'aventure à jeter un coup d'œil. Deux formes humaines ne sont pas très loin. L'une d'elles fait claquer une cravache contre les chiens. Elle se met à creuser une sorte d'escalier dans la terre malléable, elle aide son amie à se relever et sortent tant bien que mal du trou. Lilia dit toujours avoir le sens de l'orientation, c'est le moment ou jamais de le mettre à l'épreuve. «A droite, il faut aller à droite, vers la route», dit-elle en soutenant son amie par la taille. En effet, cette dernière a du mal à courir, les jambes raidies par la peur. Enfin, elles arrivent sur la route. «A gauche, maintenant tout droit..., ne nous éloignons pas du bord de la route...», dit Lilia. Il faut faire un gros effort pour voir sur cette route bordée de rigoles larges et profondes comme des tranchées. Quelques minutes après, elles voient de la lumière derrière elles, elles se jettent en même temps dans la rigole et gardent la tête baissée. Une voiture roule lentement, passe et repasse une dizaine de fois, et à chaque fois elles recommencent le même scénario. Elles vont arriver au niveau de l'autoroute quand la panique les saisit. «Où se cacher sur l'autoroute.» A moins de se cacher quelque part et attendre le jour. (A suivre...)