Reconnaissance - Un hommage a été rendu, hier, à la salle Ibn Zeydoun, à Taïbi Tayeb, l'un des chantres de la chanson oranaise. Cet événement fait suite aux multiples autres hommages initiés par l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (ONDA) avec le ministère de la Culture. Cette initiative a la particularité d'honorer les artistes aussi bien de leur vivant qu'à titre posthume. Ainsi, après l'Algérois, Mohamed Kheznadji, honoré en janvier, c'est au tour de Taïbi Tayeb de recevoir l'hommage qui lui est dû. Outre une projection vidéo proposée au public sur sa vie et sa carrière, la soirée a été animée par les artistes Houari Benchenet, Oulhaci Houari, Saber Houari, Youcef Djamila dite Djahida et Habri Ines. Tour à tour, ils ont interprété de leur belle voix mélodieuse, des morceaux que Taïbi Tayeb a écrits ou composés. Tous se sont admirablement distingués dans leur prestation à la hauteur de la sensibilité créatrice du grand artiste honoré. C'était un moment plein d'émotion, d'attention et d'échange avec le public. Chacun a su, à sa manière, en chanson, rendre hommage à celui qui a tant contribué, tout au long de sa carrière, à imposer la chanson oranaise sur la scène musicale algérienne. La soirée a été forte en émotion, chargée d'images et de reconnaissance. Plus tard, un trophée hommage a été décerné à Taïbi Tayeb, qui n'a pas pu contenir son émotion. Auteur, compositeur et chef d'orchestre, Taïbi Tayeb est né le 10 mai 1927 à Tiaret. Très jeune, il s'intéresse à la musique. Il commence à en faire dès l'âge de 14 ans. Son premier instrument a été l'harmonica, puis il s'essaye à la guitare, avant d'opter définitivement pour le violon. En 1942 il quitte l'école et rejoint le mouvement scout. Sa passion pour la musique le conduit, en 1945, à créer avec des amis un orchestre de musique auquel ils donnent le nom Echabiba. Pour se former, ils se rendent périodiquement au cercle Nadi Essaâda pour répéter. Cet orchestre qu'il dirigeait lui-même était composé de Mokhtar Souiyeh, Fliti Kouider, Tiab Daho, Benouda, Hamidou. En 1948, il quitte la direction d'Echabiba et rejoint la formation el Widad qui était constituée de Abdelkader Haoues, Mohamed Fethi, Boumediene Douaidi, Kaddour, Nouba. Plus tard, en 1950, il passe à l'orchestre du grand Blaoui avec, naturellement, Blaoui El-Houari, Hadjouti Boualem, Taïbi Tayeb, Rahal, Amr Wahid, Serrour Issa, Serrour Belkhir, Bouamer, Nadji Nourdine, Saïd Bounif, Boutlelis, Serrour Hasni. En 1952, tout l'orchestre est engagé par Mahieddine Bachtarzi au Théâtre municipal d'Oran, où sous la direction de Blaoui, ils animaient des concerts. En 1952, Taïbi Tayeb vit pour la première fois Warda El Djazaïria venue en tant que vedette chanter à Oran Oumi Ya Oumi et Ya M'Raoih l'bled. Au cours de cette soirée mémorable, il a accompagné lui-même au violon la vedette Ahmed Wahbi qui interpréta Wahran et Metoual Dhe Lil. Taïbi Tayeb a enregistré en 1957 sa première chanson, Hadjarni Habib. Durant sa carrière d'auteur et de chef d'orchestre, il a écrit et composé autant pour lui-même que pour d'autres artistes tels que Houari Benchenat, Djahida, Malika Meddah, Soraya Abadliya, Souad Bouali. Il a aussi accompagné tous les ténors de la chanson oranaise.