Obsession Une seule question taraude les esprits des sinistrés : quand récupéreront-ils leurs habitations et leurs biens commerciaux ? Le gouvernement avait clamé, à l?époque, qu?il avait pris les dispositions nécessaires pour prendre en charge toutes les victimes du séisme, quel que soit le dommage subi. En effet, après avoir fait recenser par les experts du secteur, notamment ceux relevant du CTC, tous les édifices qui ont subi des dommages ? il y en aurait 30 000 à 60 000 ? le gouvernement avait arrêté, à la faveur d?un décret signé par le chef de l?Exécutif dès le 22 juin de l?année dernière, les modalités et les montants des aides financières accordées aux victimes pour la réhabilitation de leurs logements. D?ailleurs, compte tenu de l?ampleur des dégâts et du nombre important des sinistrés à travers la wilaya d?Alger, les responsables de l?APW avaient décidé, eux aussi, de consacrer un budget spécial destiné, disait-on alors, à la prise en charge des sinistrés et à la reconstruction des sites dévastés par le séisme. Mais aujourd?hui, une année plus tard, un tour dans les quartiers dévastés par le tremblement de terre donnera une idée sur l?anarchie qui a prévalu ces derniers mois dans les opérations de réparation et de reconstruction des immeubles endommagés par la catastrophe. Echos relevés : les sinistrés n?arrivent pas à s?expliquer les critères qui ont prévalu dans la démolition d?immeubles solides, dont la construction ne date que des années 1940, tandis que d?autres, datant des années 1880, sont épargnés, même s?ils ont été beaucoup plus endommagés et menacent ruine. Ces citoyens ne comprennent pas, non plus, pourquoi des entrepreneurs indélicats ne respectent pas les délais, abandonnent les chantiers au milieu des travaux et ne dégagent que rarement leurs gravats, sans être pour autant inquiétés par une quelconque autorité publique. Mais par-delà les désagréments subis, les dépenses supplémentaires engagées et les impuissances déclarées à se sortir de ce calvaire, les sinistrés ont pour seule préoccupation de récupérer leurs habitations et leurs biens commerciaux.