Constat - Le prix du poulet vif (au niveau de l'éleveur) est passé en l'espace d'un mois de 200 DA/kg à 140 DA/kg, voire 130 DA/kg actuellement, alors que le produit est cédé au consommateur final entre 200 et 220 DA/kg. Pour que l'éleveur entre dans ses frais, le prix doit se situer entre 180 et 200 DA/kg pour le poulet vif et 250 et 300 DA pour le produit fini, selon M. Laïdouni, président du Comité interprofessionnel de la filière avicole (CIFA). Cette baisse des prix est due en partie aux mesures prises par l'Etat l'été dernier en faveur de la filière notamment la suppression de la TVA sur les matières premières après le renchérissement de leur prix sur le marché international. Cette mesure, prise en concertation avec l'interprofession avicole est en vigueur depuis octobre 2012 et devrait durer jusqu'au début d'août prochain. «Sans cette suppression, l'aviculture aurait pu disparaître», affirme le même responsable, puisque, a-t-il dit, l'alimentation représente 80% du prix de revient du produit fini. Néanmoins, d'autres facteurs sont à l'origine de la hausse de la production et la baisse des prix des viandes blanches. M. Laïdouni a ainsi évoqué la reprise des disponibilités en facteurs de production, après un déséquilibre qui a duré pendant le deuxième semestre de 2012. Dans le même contexte, le CIFA a appelé hier, mercredi, les abattoirs à absorber les surplus de production des viandes blanches, pour éviter des pertes aux éleveurs suite à la chute des prix sur le marché. Lors d'une réunion de coordination qui a regroupé le CIFA et l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILEV), les professionnels de la filière avicole ont convenu de la nécessité de prendre «rapidement» des dispositions afin de «maintenir la continuité de l'élevage» suite à la chute des prix, a indiqué à l'APS ce même responsable. «Nous avons appelé, lors de cette réunion, les abattoirs privés et publics à fédérer les éleveurs et à éponger le surplus de production pour leur éviter une casse», a dit ce professionnel. Les pouvoirs publics «doivent aussi faire plus d'efforts pour inciter les abattoirs privés à fédérer autour d'eux les éleveurs, les producteurs d'aliments et poussins et créer des groupements d'intérêt commun afin qu'ils puissent bénéficier d'un accompagnement technique et financier», a ajouté ce responsable. Le président du directoire de la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda), Kamel Chadi, qui intervenait ce jeudi matin sur les ondes de la Chaîne III a rappelé «les mesures prises par son organisme il y a de cela deux ans». «Ce que nous avons fait depuis deux ans, c'était d'avoir appelé les abattoirs privés à s'associer avec les abattoirs publics sachant que ces derniers ne pouvaient plus assumer à eux seuls cette tâche. Autrement dit, il fallait élargir les capacités d'abattage et d'absorption», a-t-il explicité. Il est même question, à ses dires, d'un nouveau dispositif portant création de groupements d'intérêt commun entre les abattoirs (privés et publics), entre les producteurs d'aliments de bétail et les importateurs de maïs pour éviter ce genre de situation. «Je pense que, plus que la capacité d'absorption s'élargit en matière d'organisation, moins on aura d'effet yoyo», a-t-il précisé. Pour lui, si l'on tient à être efficace, c'est toute la filière avicole qu'il faudrait réorganiser.