Dans la nuit du 18 au 19 mai 1956, un violent accrochage a eu lieu à Ouled Djerrah près de Palestro. Le bilan rapporté par la presse est des plus lourds, près d'une vingtaine de soldats tués ainsi que des disparus. L'accrochage avait duré une vingtaine de minutes. Il ne s'agit nullement d'un acte criminel perpétré par une horde de terroristes, tel que voulaient le faire accroire les services de propagandes coloniaux, mais plutôt un fait d'armes historique. C'est la fameuse embuscade de Palestro planifiée et exécutée en 1956 par le bataillon de choc du martyr Ali Khodja, un ancien déserteur de l'armée française. Ce fait d'armes est gravé à jamais sur la rude falaise des gorges de Lakhdaria (ex-Palestro) comme pour rappeler le sacrifice de toute une nation pour la dignité de sa postérité. Cette bataille était connue pour avoir été un acte de vengeance des habitants autochtones contre les colons qui sont venus installer une colonie dans la région, spoliant terres et biens et réduisant ses véritables propriétaires en des khemmassa. Les tribus des Béni Khalfoun et des Ammal, au même titre que toutes les autres tribus autochtones de l'époque, ont été réduites à un quasi-esclavage. Plus d'un demi-siècle après ces événements, des terres agricoles et communales sont toujours dilapidées injustement. De modestes citoyens parmi la classe moyenne sont réduits à une situation de khammès au moment où d'autres se voient couper l'herbe sous le pied, en se faisant déposséder de leurs droits en dépit des dizaines de décisions de justice établies en leur faveur et qui ne trouvent pas d'exécutant légal pour rendre justice à qui de droit. Des villes entières ont été accaparées par des personnes qui restent inconnues et qui usent de tour de passe-passe sur des terrains qui reviennent à la nation entière pour y construire de véritables châteaux alors qu'une bonne partie de la population s'entasse dans de grossières cités populaires ou carrément dans des bidonvilles pour les plus chanceux qui réussissent à tromper la vigilance des autorités qui ne ratent pas l'occasion de détruire leurs logements de fortune en brandissant toute une panoplie de lois et d'articles juridiques. Ce qui est interdit pour certains est pratiquement autorisé pour d'autres qui ne sont autres que les nouveaux colons. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.