Résumé de la 3e partie - Ouarda et Hocine divorcent. Ceci ne change rien à la situation de Meriem, qui reste chez son ex-voisine, plus exploitée que jamais. Meriem, d'une humeur toujours égale, se cache le visage dans les mains pour pleurer dans son coin, et reprend sa tâche. Les années passent... Djamila, qui a refusé la seule demande en mariage qu'un ami de Hocine lui a faite sous prétexte qu'il est trop «proche», vit toujours avec sa sœur et mène une vie dissolue. Les enfants ont grandi. — Quel avenir a cette pauvre Meriem devant elle ? demande un jour la mère de Hocine à son fils, quand il vient voir sa famille à l'occasion de l'Aïd, accompagné de sa seconde épouse. — Tu as des connaissances, tu dois absolument lui trouver du travail. Elle ne possède rien. Hram alikoum ! Ta première femme l'exploite comme une esclave ! Sa sœur travaille, mais Meriem doit s'occuper de la maison et des enfants. On dirait que c'est elle, leur véritable mère ! Et elle insiste tellement que Meriem, folle de joie, commence à travailler dans une petite fabrique de produits cosmétiques où son sérieux et sa situation lui attirent la sympathie du patron et des employés. Ouarda est dans tous ses états. — Qui va s'occuper de la maison et des enfants pendant que je travaille ? Hein ? As-tu pensé à ça ? hurle-t-elle à Hocine au téléphone. Meriem se fait toute petite dans la cuisine devant la fureur de sa maîtresse et l'air fâché de Djamila. Et elle travaille encore plus dur à la maison pour lui faire oublier sa «faute». — Tu paieras ta nourriture et ton loyer à compter de ce jour, lui dit Ouarda. Maintenant, tu as une paie et je suis seule à faire tourner la maison. Elle ne parle pas de sa sœur. Meriem lui remet chaque mois son salaire presque intégralement, s'achetant parfois une robe ou une paire de chaussures, quand c'est absolument nécessaire. Chaque matin, à cinq heures, elle se lève, prépare le petit-déjeuner qu'elle dépose sur la table de la salle à manger et se dépêche de prendre le premier bus pour Blida... Elle s'assied sagement sur le siège derrière le conducteur... Le matin, il n'y a pas grand monde dans le bus, et les gens, qui finissent par se connaître, se saluent. — Bonjour Meriem ! lui dit le jeune chauffeur dès qu'elle monte dans l'autocar. La jeune femme sourit. — Bonjour Ali ! Ça va ? Et peu à peu, une réelle amitié naît entre les jeunes gens, jusqu'au jour où Ali lui dit : — Meriem, ne descends pas à ta station, reste jusqu'au terminus, j'ai quelque chose à te dire. Le cœur de Meriem bat très fort quand Ali ose enfin lui déclarer ses sentiments. — ... Veux-tu m'épouser ? Je te promets que tu seras très heureuse avec moi, tu ne manqueras de rien ! C'est le plus beau jour de sa vie, et elle ne répond pas, se contentant de sourire, les yeux pleins de larmes. Enfin, quelqu'un qui l'aime vraiment. Outrée, Ouarda essaye de faire changer d'avis le jeune homme, arguant ses «antécédents» avec Boualem. — Meriem m'a tout raconté, c'était une victime et elle n'a absolument rien à se reprocher. C'est sa mère qui porte tous les torts, lui répond Ali plus que jamais décidé à épouser Meriem. C'est la mère de Hocine et ses sœurs qui l'aident à préparer son trousseau et Ali vient la chercher avec un cortège impressionnant pour faire «enrager» Ouarda. Au moment de monter dans la voiture fleurie aux côtés de son époux, Meriem lève les yeux vers la fenêtre où Djamila et Ouarda, qui ont refusé de l'accompagner, sont en train de l'épier. Aussitôt, le rideau tombe. Meriem prend place près de Ali, une nouvelle vie commence pour elle.