Réduit au silence au cours des trois mois qu'a duré son agonie, Hugo Chavez, qui était aussi le chef de file de la gauche latino-américaine, n'a pas pu prendre congé de ses compatriotes, mais il avait préparé sa succession en chargeant le vice-président d'assurer la transition et de se présenter en tant que candidat du Parti socialiste au pouvoir en cas d'élection. «Nous allons être les dignes héritiers d'un géant», a d'ailleurs assuré Nicolas Maduro, au bord des larmes. Le ministre des Affaires étrangères, Elias Jaua, a confirmé que M. Maduro assurera l'intérim à la tête de l'Etat et qu'une élection présidentielle aura lieu dans les 30 jours, conformément aux instructions laissées par Hugo Chavez. Pour ce scrutin anticipé, M. Maduro sera probablement opposé au gouverneur, Henrique Capriles, 40 ans, battu par Hugo Chavez en octobre et qui a appelé devant la presse le gouvernement à respecter ses «devoirs constitutionnels», disant en outre que le défunt chef de l'Etat avait été pour lui un «adversaire» et non «un ennemi».