Sinistre - Un incendie s'est déclaré, hier, dans l'enceinte du complexe pétrochimique de Skikda, dans l'un des dépôts d'une société sud-coréenne sous-traitante du groupe Samsung en charge de la réhabilitation de la raffinerie. Selon M. Lee Jon, directeur de cette entreprise de sous-traitance, une étincelle électrique serait à l'origine de ce sinistre qui a causé d'importants dégâts dans ce dépôt de 60 m2, notamment la destruction d'un grand nombre de micro-ordinateurs et des outillages. Le feu a été maîtrisé, moins d'une heure après son déclenchement, par les équipes d'intervention de l'entreprise Sonatrach qui a mobilisé sept véhicules anti-incendie. «Cet incident n'affecte ni la production de la raffinerie ni l'activité des structures qui en dépendent», a précisé à l'APS le directeur du projet de réhabilitation de la raffinerie, Smaïl Boussalem. Décidément, rien ne va plus au niveau de cette Zone industrielle qui frôle à chaque fois la catastrophe. Le débat sur la fiabilité de cette installation pétrolière qui s'avère être un danger public pour la population environnante, est plus que jamais d‘actualité. En effet, ce n'est pas la première fois que des incendies sont enregistrés sur cette plate-forme pétrolière de Skikda. Au début de l'année, le premier week-end du mois de janvier plus exactement, cette raffinerie a failli vivre les péripéties d'une véritable catastrophe qui aurait pu porter un grave préjudice à l'environnement sans oublier les victimes qui auraient pu être déplorées également parmi la population civile. En effet, le 3 janvier un incendie spectaculaire s'est déclaré au niveau de l'unité de production de carburants de cette raffinerie. C'est une fissure survenue dans un tube à l'intérieur du four de l'unité 100 de la raffinerie, qui a provoqué le sinistre. Les colonnes de flammes qui se dégageaient de la raffinerie n'ont pas manqué de susciter l'angoisse des habitants des agglomérations jouxtant la zone industrielle. C'est dire que le pire a été évité. La même raffinerie a échappé à un autre incendie à la mi-février écoulé. Ces dernières années, les incendies se succèdent à la raffinerie de Skikda et la directrice de la division raffinage de Sonatrach-Skikda, Zoubida Benmouffok avait tenté récemment dans les colonnes de la presse nationale de rassurer l'opinion publique en affirmant que le four de cette plateforme pétrolière qui fabrique de l'essence avait déjà été mise en exploitation «sans incidents» entre le 27 octobre et le 3 novembre derniers. Mais ces assurances n'ont pas dissipé les craintes car les incendies et les explosions dans la raffinerie de Skikda sont devenus récurrents. Et à chaque incident, la distribution de gasoil et carburant produits dans cette raffinerie subit d'importantes perturbations entraînant même dans certaines régions des pénuries d'essence qui pénalisent les citoyens. Rappelons enfin que l'incendie qui a marqué les mémoires à Skikda a été celui du 19 janvier 2004. Appelé communément la catastrophe du GNL, une explosion à la raffinerie avait alors fait 28 morts et 72 blessés. La ville de Skikda a été même secouée par une déflagration entendue à dix kilomètres à la ronde. Les vitres de plusieurs immeubles et commerces ont été soufflées. En outre, trois unités de la raffinerie de GNL du site pétrochimique de Skikda ont été détruites. Jusqu'à quand ? Et jusqu'ou ça peut aller ? Ce sont les questions que se posent les habitants de Skikda.