Engagement - C'est confirmé : l'allocation de change sera revue à la hausse par la Banque d'Algérie (BA) dans le but de freiner l'élargissement du marché parallèle des devises. Le Gouverneur de la banque l'a annoncé, hier, mardi, en marge d'une conférence organisée par la BA et animée par des experts du FMI. «Nous travaillons à la BA sur la révision des plafonds de l'allocation de change et cela vise à approfondir la convertibilité courante du dinar au profit des ménages pour restreindre leur recours au marché parallèle des devises», a confié Mohamed Laksaci. La question est «en cours d'étude au niveau de la BA», s'est contenté d'affirmer le Gouverneur sans pour autant se prononcer sur un éventuel taux de relèvement ni sur l'échéance de la mise en application de cette mesure. Néanmoins, à en croire certaines sources bancaires, cette allocation pourrait atteindre les 400 à 500 euros. Autrement dit, celle-ci, qui est actuellement estimée à moins de 200 euros par an, pourrait être multipliée par 3 ou 4. Il faut dire que les montants en devises exportés annuellement au titre de l'allocation touristique restent très marginaux par rapport à la moyenne des pays voisins. A titre de comparaison, le droit de change est établi à 2 400 euros annuellement pour nos voisins tunisiens et à 1 800 euros pour nos voisins marocains. L'allocation touristique, instituée, faut-il le rappeler, du temps du Président Houari Boumediene, a été fixée à 320 francs français avec autorisation de sortie. Elle fut ensuite fixée à 200 dollars US en traveller's chèque du temps du Président Chadli Bendjedid qui avait alors supprimé les autorisations de sortie pour les voyages à l'étranger. Celui-ci a dû, dès le milieu des années 1980, réduire ce droit de change à une allocation biennale à cause du retournement du marché pétrolier. Il a fallu attendre 1997 pour voir le plafond du droit de change une nouvelle fois revu à la hausse. C'est cette même année que l'Algérie a adhéré à l'article 8 du statut du FMI qui porte sur la convertibilité courante du dinar en fixant des plafonds pour les allocations de change au titre de la santé à l'étranger, l'éducation et le voyage. Tout compte fait, l'augmentation de l'allocation touristique devrait permettre aux Algériens de voyager dans la dignité et d'avoir beaucoup moins besoin de compléter leur pactole de voyage sur le marché parallèle des devises. Revenant sur la nouvelle centrale des risques des ménages, le Gouverneur a avancé qu'elle devrait être opérationnelle en 2014 en non pas en 2013 comme annoncé auparavant en raison des nouvelles exigences en matière d'infrastructure informatique. En attendant, la BA dispose déjà d'une ancienne centrale des risques dont la mise à niveau a bien avancé, a-t-il rappelé.