La découverte, hier après-midi, des corps de Haroun et Ibrahim, affreusement mutilés, a provoqué un sentiment de révolte chez les habitants d'Ali-Mendjeli où le climat est extrêmement tendu, a-t-on appris ce matin. La profonde affliction que ce crime odieux a suscitée, a conduit de nombreux jeunes gens à se regrouper devant les deux structures de la Sûreté nationale pour demander justice. Une action dictée par la douleur et qui a conduit les forces de l'ordre à intervenir pour empêcher que la situation n'empire. «Comment peut-on s'en prendre de la sorte à deux gamins innocents, pleins de vie et qui n'ont jamais fait de mal à une mouche», s'insurge l'oncle de Haroun, contacté par téléphone dans la nuit d'hier. Ce sentiment où la consternation se mêle à l'incompréhension, est partagé par un voisin des deux familles. «Je suis moi-même père d'un enfant du même âge que les deux victimes et je comprends l'immense douleur de leurs parents, mais pourquoi les avoir mutilés ?», nous dit-il entre deux sanglots. Avec le drame de la cité Ali-Mendjeli, les habitants dénoncent, encore une fois, le problème de l'insécurité qui règne dans leur cité. Ils ne cessent de rappeler la multiplication des cas d'agressions et de vols, commis presque quotidiennement. Ces derniers affirment que de nombreuses maisons ont été cambriolées dernièrement, alors que plusieurs personnes, notamment des femmes et des étudiants, ont été victimes de délits. Devant leur impuissance de mettre fin où de freiner un tant soit peu les phénomènes sociaux qui gangrènent notre pays, les autorités concernées ne font que minimiser tous ces maux de société qui sont en croissance. Cette affaire d'enlèvement a levé le voile sur un manque de couverture sécuritaire dans plusieurs villes du pays. Lors de sa dernière sortie médiatique, Kheira Messaoudène, commissaire principale chargée du Bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la Police judiciaire, avait affirmé que le phénomène des enlèvements d'enfants n'est pas très répandu en Algérie, mais se résume dans la plupart des cas à des fugues. C'est possible, mais l'autre réalité est là. Des enfants sont une fois de plus kidnappés par des monstres et quel que soit le nombre d'enlèvements, il faut réagir et vite. L'enlèvement d'un enfant est un kidnapping de trop ! Que dire alors lorsque cet enlèvement est suivi d'une mort atroce de l'innocente victime.