Recommandation - Au terme de la rencontre internationale intitulée «Ouargla, secteur sauvegardé», tenue à la Maison de la culture Moufdi-Zakaria les 10 et 11 du mois en cours, les experts en architecture et du patrimoine ont relevé l'urgence de lancer le plan de sauvegarde. Ce plan se penchera sur le sort de chaque bâtisse se trouvant dans tout secteur sauvegardé. Ces spécialistes estiment, en outre, nécessaire d'arrêter les mécanismes de fondement entre les différents fonds d'aide (habitat, patrimoine , intérieur...). Deux ateliers ont eu lieu à cet effet au niveau de la zaouïa Taleb-El-Bachir, au K'sar Ouargla, dit La Casbah. Ce dernier est le plus ancien des ksour, et fait encore partie des rares ayant une vie grâce à ses habitants. Présents en masse, les habitants des ksour (hommes, femmes et même certains enfants curieux,venus après les heures de classe) ont été écoutés. Ils ont également bénéficié d'explications sur les avantages financiers de la réhabilitation des biens situés dans les secteurs sauvegardés et de l'utilisation des matériaux locaux dans la réhabilitation des ksour. Organisés en groupes ou en associations, ces habitants ont exposé leurs soucis et leurs problèmes, posé des questions aux experts étrangers et aux représentants du ministère de la Culture. Un grand nombre de bâtisses sont en ruine ou menacent ruine au niveau de ce ksar. Ce qui a contraint leurs occupants à se déplacer ailleurs. «Nous avons loué des maisons hors de notre ksar faute de moyens pour la récupération de notre maison qui s'est effondrée. Mais nous y reviendrons un jour. C'est certain», nous dit Yasmine, 33 ans, cadre dans le domaine de l'urbanisme et née dans ce ksar, plus exactement au arch Ben Brahim. Sa collègue Nacera, 34 ans, qui occupe avec sa famille une maison menaçant ruine, souhaite vivement ne pas quitter le ksar. «Nous avons déposé un dossier de demande d'aide pour la récupération de notre maison. Nous attendons toujours.» El-Hadj Ali et son frère, quant à eux, nous ont fait visiter le ksar ainsi que leur maison parentale menaçant ruine .Ils habitent actuellement au niveau de leur ancienne palmeraie dans une grande bâtisse moderne. Cherif, 33 ans, lui, nous a révélé qu'il n'a jamais souhaité habiter le ksar «pourtant je suis né là-bas et nous y avons notre maison».Optimiste pour les occupants du ksar, il nous dit que le problème de l'assainissement par exemple, a été réglé à 75 %. D'autres citoyens ne sont pas près de déserter leurs bâtisses traditionnelles du ksar. Mais ils espèrent une amélioration des conditions de vie. Outre l'eau et l'électricité, ils voudraient avoir le gaz de ville. Ces habitants, dont la majorité est pauvre dans ce riche patrimoine, dénoncent le recours au béton et à la brique dans la reconstruction, au détriment des matériaux traditionnels locaux.