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Histoires vraies
Qu'est-il arrivé à Frédéric ? (2e partie)
Publié dans Info Soir le 28 - 03 - 2013

Résumé de la 1re partie - Frédéric – 11 ans – qui pensait que la mort était une guérison, la réclamait pour sa mère malade...
Frédéric, tu es un homme. Je viens te faire mes adieux. Plus tard, tu comprendras mieux ce qui s'est passé et pourquoi je suis obligé de te laisser seul au monde. Je viens de tuer ta mère et j'ai pris la décision de me suicider. Nous ne nous verrons plus jamais. Pour ton avenir immédiat, j'ai pris des décisions. Tu iras dans une institution réservée aux orphelins d'officiers. Je souhaite que tu réussisses à vivre mieux que je ne l'ai fait.»
Il s'est levé, il a posé une main sur mon épaule, il m'a embrassé sur le front et m'a recommandé de ne pas sortir de ma chambre avant que quelqu'un vienne me chercher.
«Vous avez obéi à votre père ?
— Non. Je suis resté un moment seul dans ma chambre, j'ai entendu le coup de feu, alors seulement j'ai couru dans la maison. J'avais peur, si peur. Je ne savais pas d'où venait cette peur effroyable. Je voulais la voir en face, je voulais savoir. Je suis entré le premier dans le salon. M on père s'était tiré une balle dans la tête, avec son arme personnelle. Il était défiguré. Je ne sais pas combien de temps je suis resté seul, les domestiques sont arrivés bien plus tard, ils couchaient dans une annexe de la maison. Ils n'avaient rien entendu, mais la lumière du salon les avaient intrigués. Je crois qu'il faisait presque jour, on m'a entraîné dehors. Je n'ai pas revu mon père ni ma mère. Je ne sais même pas comment il l'a tuée. On ne m'a rien dit sur ce qui s'était passé. J'ai vécu quelques jours chez ma grand-mère paternelle, où il était interdit d'en parler. Interdit de pleurer ou de poser des questions. On m'a habillé pour l'enterrement de mes parents, d'un costume noir qu'un tailleur m'a apporté. C'est la seule personne que j'ai vue de près. Un petit homme qui a pris mes mesures. Il voulait me consoler. Il m'appelait «pauvre petit monsieur». Je ne dormais pas la nuit, j'avais des sueurs, des terreurs à propos de tout, une ombre, un bruit, le silence. Je tremblais tout le temps.
«Le jour de l'enterrement, ma grand-mère m'a secoué au premier sanglot. Elle m'a dit : ‘'Tu ne vas pas faire la comédie, comme ta malheureuse mère !'' De la tenue !» Alors je me suis promis une chose. Mon père avait trente ans lorsqu'il s'est suicidé. Je me suis promis que, si je n'avais pas réussi ma vie à trente ans, je ferais comme lui.
— Et vous ne l'avez pas fait !
— Si. Le jour de mon anniversaire, le 7 février 1928, j'ai avalé une fiole de poison. C'est ma logeuse qui a prévenu un médecin. Ils m'ont sauvé.., sauvé ! Vous vous rendez compte ? Ils appelaient ça m'avoir «sauvé». Si seulement ils m'avaient laissé mourir ce jour-là. Je savais qu'il fallait le faire. Rien d'autre ne serait arrivé. J'étais seul, je n'avais que moi à faire mourir.
Au lieu de cela, Frédéric Jakubitchek a vécu encore trente-deux ans. Il a vécu la Seconde Guerre mondiale, pris part à l'immense assassinat collectif qu'elle a représenté. Il s'était marié, il avait deux enfants. Survivre, vivre. Tout le monde le poussait à vivre ! Comme si tout le monde en était capable.
Aujourd'hui, en 1960, cet homme est accusé de meurtre, et lui s'accuse d'incapacité à vivre et à faire vivre.
Qu'est-il arrivé à Frédéric Jakubitchek ? Quelle drôle de question. Il regarde le psychiatre venu «l'ausculter».
«Ce qui m'est arrivé ? Mais rien. Rien n'est arrivé, justement. Rien de ce que je désirais, en tout cas. (A suivre...)


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