Pandémie - Durant le Moyen-Age (1347 à 1352) l'une des plus ravageuses pandémies touche la grande majorité de la population européenne : la peste noire. En fait, dire de cette véritable calamité qu'elle fut ravageuse est peu dire, tant, on estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes. L'épidémie de peste s'étendit durant cette période à toute l'Europe du sud au nord, y rencontrant un terrain favorable : les populations n'avaient pas d'anticorps contre cette bactérie appelé Yersinia pestis (découverte en 1894 par Alexandre Yersin, un bactériologiste franco-suisse travaillant pour l'Institut Pasteur, durant une épidémie de peste à Hongkong). De plus les populations étaient déjà affaiblies par des famines répétées, des épidémies, un refroidissement climatique sévissant depuis la fin du XIIIe siècle, et des guerres. Depuis Marseille, en novembre 1347, elle gagna rapidement Avignon sur la rive gauche du Rhône, en janvier 1348, alors cité papale et carrefour du monde chrétien : la venue de fidèles en grand nombre contribuant à sa diffusion. Début février, la peste atteint Montpellier puis Béziers. Le 16 février 1348, elle est à Narbonne, début mars à Carcassonne, fin mars à Perpignan. Fin juin, l'épidémie atteint Bordeaux. À partir de ce port, elle se diffuse rapidement à cause du transport maritime. L'Angleterre est touchée le 24 juin 1348. Le 25 juin 1348, elle apparaît à Rouen, puis à Pontoise et Saint-Denis. Le 20 août 1348, elle se déclare à Paris. En septembre, la peste atteint le Limousin et l'Angoumois, en octobre le Poitou, fin novembre Angers et l'Anjou. En décembre, elle est apportée à Calais depuis Londres. En décembre 1348, elle a envahi toute l'Europe méridionale, de la Grèce au sud de l'Angleterre. L'hiver 1348-1349 arrête sa progression, avant de resurgir à partir d'avril 1349. En décembre, la peste a traversé presque toute l'Allemagne, le Danemark, l'Angleterre, le Pays de Galles, une bonne partie de l'Irlande et de l'Ecosse. Elle continue ensuite sa progression vers l'est et vers le nord dévastant la Scandinavie en 1350, s'arrêtant aux vastes plaines inhabitées de Russie en 1351. Cette épidémie eut des conséquences durables sur la civilisation européenne, d'autant qu'après cette première vague, la maladie refit ensuite régulièrement son apparition dans les différents pays touchés : entre 1353 et 1355 en France, et entre 1360 et 1369 en Angleterre, notamment.